Du conventionnel au bio
C’est en 2001 que F. Peutat reprend l’exploitation voisine de celle de ses parents à Hombourg, près de Welkenraedt. Elle compte à l’époque 20 ha, un quota de 200.000 l de lait, 40 vaches et le jeune bétail ainsi que 200 porcs à l’engrais. La ferme s’est agrandie au fil des ans, grâce à la location de prairies des voisins, pour atteindre 45 ha en 2018. L’exploitant gère alors un troupeau de 65 laitières. En 2018, l’éleveur récupère 20 ha supplémentaires, lorsque ses parents cessent leurs activités. Mais comment les valoriser ? Ayant déjà assez de travail, il ne souhaite pas porter son cheptel à 100 vaches laitières. Il choisit de passer au bio, tout comme un beau-frère qui faisait la même démarche. Il pensait déjà à cette conversion depuis un certain temps, mais les anciens bâtiments ne répondaient pas au cahier des charges. Alors, avec les 20 ha supplémentaires, il a franchi le pas. En bio, la charge à l’hectare recommandée est de 1,4 vache pour chercher l’autosuffisance au niveau alimentaire. Il pouvait dès lors conserver ses 65 vaches sans devoir augmenter considérablement le cheptel laitier.
Pour répondre aux normes bio, la construction d’une nouvelle étable est entreprise. L’éleveur a aussi arrêté la production porcine conventionnelle car il ne pouvait pas mélanger le lisier de porcs avec le lisier des vaches bio et la capacité de stockage du lisier de porcs était insuffisante.
Nouvelle étable
La construction de la nouvelle étable, avec bardage en bois, a démarré en février. Elle a pris un peu de retard à cause du permis et de la neige durant l’hiver mais elle devrait être opérationnelle en octobre prochain. Le bâtiment, 54 m sur 22, compte 80 logettes. L’éleveur y logera des génisses pleines avec les vaches durant l’hiver. Seule une partie du bâtiment est équipée de caillebotis et d’une citerne de 200 m³. On a suffisamment de capacité de stockage et cette capacité réduite limitera les émanations de gaz dans l’étable explique l’éleveur. Il dispose en effet d’une citerne ronde de 1.500 m³, juste à côté de la nouvelle étable. Il l’a construite avec son père en 2008. Jusqu’à présent, le lisier y est transvasé au tonneau. L’avantage de cette grande citerne à ciel ouvert c’est que le lisier y est fort liquide (pluie) et coule facilement à la racine des plantes quand il est épandu avec un système à injecteur, ajoute notre hôte. De plus, il ne sent pas et ne doit être mélangé que 4 fois par an.
Équipement de la nouvelle étable
L’éleveur a préféré un robot aspirateur à un système de racleurs. Le robot Lely choisi a 1m20 de large, il racle devant lui tout en aspirant les déjections dans un réservoir de 300 l. Quand il est plein, il va se vidanger au niveau des caillebotis. Il est équipé d’un réservoir d’eau et peut asperger à l’avant comme à l’arrière. Le robot travaille à la demande, dans l’aire d’attente, sur les caillebotis… On le fait travailler en fonction des besoins et au moment le plus opportun. Il est programmé pour suivre plusieurs « routes » et peut être pris en main par smartphone. Avec cet outil, l’éleveur disposera de bien plus de confort car dans ses anciennes étables, il consacrait 1h30 par jour au nettoyage en hiver.
Traite et refroidissement du lait
Pour économiser l’énergie, il a installé un système de pompe à vide avec variateur de débit pour la machine à traire. L’eau de pluie est récupérée pour le lavage des quais et de la salle de traite.
Un tank à lait de 6.000l – récolte tous les 3 jours par la laiterie des Ardennes — est prévu ainsi qu’un prérefroidisseur. Grâce à un système tubulaire, le lait arrive à 18º C dans le tank à lait. L’eau servant au refroidissement sera récupérée pour l’abreuvement du bétail.
Un récupérateur de chaleur équipe le groupe de refroidissement. L’installation de panneaux solaires n’a pas été retenue car le réseau local n’est pas adapté.
Pâturage et ensilage
Comme l’exploitant a beaucoup de prairies autour de la ferme, les vaches pâturent durant toute la bonne saison. Cette année, la production d’herbe est particulièrement importante, la première coupe pour l’ensilage a été exceptionnelle. L’éleveur fait du silo préfané ou enrubanné, selon la météo. Il récolte aussi du foin pour les vaches et le jeune bétail à l’arrière-saison. Avec le passage au bio, Fabrice a cessé tout épandage d’engrais minéraux. Seul le lisier de l’exploitation est épandu. La production de maïs (2,75 ha) a aussi été arrêtée car elle est difficile en bio. Les champs ont été réensemencés avec un mélange de dactyle et de luzerne. Ce mélange a été implanté en 2020 pour 4-5 ans. Il est ensilé en balles rondes ou dans l’ensilage d’herbe et est bien appété par les animaux.
Alimentation des vaches
La ration hivernale est à base d’ensilage d’herbe. Les sous-produits bio pouvant être distribués sont bien moins nombreux qu’en convention
Soins au bétail
Plus de confort pour l’avenir
