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Un redressement marqué en Europe

La collecte française s’est nettement redressée au mois de mai, enchaînant un 2e mois consécutif de hausse. Cette progression s’inscrit dans la dynamique haussière européenne, toujours tirée par la forte croissance irlandaise. Les prix du lait suivent une évolution singulière, ne connaissant pas leur baisse saisonnière habituelle (en France).

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Au 1er juin, le cheptel de vaches laitières est pour la première fois passé sous la barre des 3,5 millions (3,49 millions), en recul global de plus de 74.000 vaches d’une année sur l’autre (-2,1%).

Sur le mois de mai, la réduction du cheptel ne semble pas avoir affecté la collecte française, qui se serait nettement redressée d‘une année sur l’autre (+2,6% par rapport à 2020). Rappelons que le mois de mai 2020 avait connu un repli marqué en lien avec les incitations à la réduction des volumes qui s’appliquaient sur avril mais dont l’impact s’était prolongé dans le temps. Mais cette hausse marquée en 2021 ne s’explique cependant pas uniquement par le bas niveau de 2020 : la collecte excède également celle de mai 2019 et se situe à un niveau équivalent à 2018. Les conditions météorologiques favorables à la croissance de l’herbe pourraient expliquer en partie cette collecte conséquente (pluviométrie excédentaire de 20% en moyenne).

La collecte européenne poursuit son redressement

En mai, la collecte de l’UE-27 a continué de croître (d’une année sur l’autre) pour le 3e mois consécutif, de +1,6% vis-à-vis de /2020. Ce sont surtout l’Irlande et la France qui tirent la production à la hausse.

L’Irlande poursuit sa marche en avant

En mai, la collecte irlandaise s’est accrue d’un peu plus de 6%, à 1,22 Mt. Cette hausse relative, intervenant au moment du pic de collecte annuel, se traduit par un accroissement de volume important de +70.000 t. Sur les 5 premiers mois de l’année, le surplus de collecte est de +285.000 t, soit une hausse de près de +8% d’une année sur l’autre.

Une collecte allemande en repli sur le début d’année

La collecte allemande peine à retrouver ses niveaux des années précédentes. En cumul de janvier à mai, elle a cédé -1,2% par rapport à 2020, sous l’effet d’une baisse plus prononcée dans les Länder de l’Est (-2,8%) que de l’Ouest (-0,8%). Après s’être stabilisée en mai (d’une année sur l’autre), la collecte aurait de nouveau reculé en juin (-1%). Sur cette même période, les livraisons bavaroises ont baissé de +1,5%.

Ce repli est en partie lié à la forte diminution de la taille du cheptel national de vaches laitières (-2% /mai 2020). Comme la France, l’Allemagne affiche un nombre de vaches laitières historiquement bas (3,89 millions de têtes). Comme pour la collecte, ce repli du cheptel est plus conséquent dans les Länder de l’Est, mais également dans ceux du Sud. Le très fort décrochage des effectifs de génisses d’élevage de 1 à 2 ans (-8,6% par rapport à 2020) laisse présager la poursuite de l’érosion rapide du cheptel laitier dans les prochains mois.

L’évolution singulière des prix du lait en France

En France, le prix (réel) du lait toutes qualités confondues a atteint son plus haut niveau mensuel pour un mois de mai, 374 €/1.000 litres soit +2,9% par rapport à 2020, dépassant le précédent record atteint en 2014. Il ne connaît pas de l’habituelle baisse saisonnière associée au pic de collecte. Les transformateurs ont répercuté la hausse des cours des commodités laitières sur le prix du lait payé aux livreurs. Selon l’observatoire européen des marchés laitiers (Milk Market Observatory), le prix du lait français aurait encore progressé en juin, battant de nouveau un record sur ce mois. Le prix standard toutes qualités confondues s’élève lui à 351 €/1.000 litres.

La remontée du prix du lait est particulièrement prononcée dans les pays davantage connectés aux marchés mondiaux (+7% par rapport à mai 2020 aux Pays Bas, +12% au Danemark, +22% en Irlande), en lien avec la bonne orientation des marchés des ingrédients laitiers.

Aux Pays-Bas, le prix garanti de Friesland Campina (coopérative qui pèse pour 70% de la collecte nationale) a atteint son plus haut point historique pour un mois de mai (375 €/t pour le lait standard 44,2/35,7 et 45,3 de lactose), et a encore progressé en juin (380 €/t, +17% par rapport à 2020).

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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