mais je ne vois qu’elle.
Il n’a pas dix-huit ans,
et elles sont toutes pareilles.
Je l’imagine fort et beau.
La jeunesse naïve dans les yeux.
Fier d’être sous les drapeaux,
il servira la Patrie parmi eux.
Puis, les sanglots des plus valeureux.
Puis, la boue froide des tranchées.
Puis, le déluge des gaz et du feu.
Puis, les corps d’amis déchiquetés.
Sous la lune pâle, il rêve
entre ennemis d’une courte trêve.
Sur la neige salle, ils se battront,
cette fois ensemble pour un ballon.
Il est tombé un matin presque banal,
bien loin de sa chère terre natale.
Une mère longtemps a pleuré
ce fils courageux au destin brisé.
La mort n’entend pas les honneurs.
Le temps n’efface pas l’horreur.
Jeune homme, je pense à toi
jeune homme, mille mercis à toi.
