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La commission veut renforcer la résilience du secteur

Déjà bien préparé pour faire face aux crises, comme l’a montré sa résilience durant la pandémie de Covid-19, le secteur alimentaire pourrait encore s’améliorer. C’est ce que constate la commission européenne.

Temps de lecture : 4 min

Elle finalise un projet de communication attendu dans les prochaines semaines qui propose d’établir un nouveau forum chargé de lui faire des recommandations, notamment afin de réduire la dépendance de l’UE aux importations de soja.

La Commission a présenté un aperçu des principaux éléments de sa future communication sur les mesures d’urgence pour assurer l’approvisionnement et la sécurité alimentaire en temps de crise.

Un texte qui devrait être officiellement adopté début novembre, et qui pourrait faire l’objet d’un échange de vues lors du prochain conseil des ministres de l’Agriculture du 15 novembre. Dans les grandes lignes, la commission reconnaît la résilience du système alimentaire actuel de l’UE mais estime que des efforts devraient être faits en matière de transparence et d’échanges d’information afin d’encore l’améliorer.

« Aucune solution toute faite » n’existe pour faire face à « une future crise imprévisible », prévient-elle dans un projet de texte qui circule dans les institutions. Sa principale proposition est donc la création d’un forum permanent – composé de fonctionnaires de la commission, de représentants des États membres, de pays tiers concernés et de parties prenantes à tous les stades de la chaîne alimentaire – qui sera chargé d’élaborer des recommandations.

Des outils sont déjà en place

« La résilience du système alimentaire de l’UE a permis d’éviter que la crise sanitaire déclenchée par la pandémie de Covid-19 ne débouche sur une crise alimentaire », constate la commission. Côté production les prix sont restés relativement stables même si certains marchés (pommes de terre, viande, vin) ont été affectés par la fermeture des restaurants. Et côté consommateurs, les prix des denrées alimentaires ont augmenté modérément (jusqu’à +5 %) en avril-mai 2020, mais la situation s’est rapidement normalisée.

L’approvisionnement alimentaire ayant été considéré comme une activité essentielle, le secteur a été globalement moins touché que d’autres secteurs économiques. Autre remarque de la Commission : l’agriculture est fréquemment confrontée à des chocs (météorologiques, commerciaux ou sanitaires) et dispose donc déjà d’outils (dans le cadre de la Pac notamment) permettant de réagir rapidement (aides d’États, stockage privé…).

La problématique de la dépendance aux importations de soja

Mais plusieurs domaines doivent encore être améliorés, notamment : le manque de coordination entre les autorités publiques qui peut conduire certains pays à adopter des mesures unilatérales mettant en danger le marché unique, l’absence de canaux de coordination structurés ou encore l’absence d’approche intégrée qui reconnaisse le grand nombre d’acteurs en amont et en aval de la chaîne d’approvisionnement.

La communication de la commission souligne également des dépendances et vulnérabilités concernant un nombre limité de produits importés : le soja, dont les importations proviennent à 85 % de seulement trois pays mais aussi le maïs, importé principalement de deux pays tiers.

Autre point de vigilance : la complexité des chaînes d’approvisionnement alimentaire, entrelacées avec d’autres écosystèmes industriels tels que les transports et l’énergie qui complique la capacité de réaction aux situations de crise.

Améliorer la transparence du marché en temps de crise

Pour trouver des solutions à ces quelques faiblesses du dispositif, la commission compte donc sur un Forum qui pourrait être mis en place dès le deuxième trimestre 2022 et qui se rassemblerait régulièrement (au moins une fois par an) selon les besoins. La commission propose que celui-ci élabore d’ici la mi-2023 des recommandations sur les « moyens de renforcer la diversité des sources d’approvisionnement entre les chaînes d’approvisionnement alimentaire courtes et longues » et sur des « lignes directrices pour la communication de crise sur l’approvisionnement et la sécurité alimentaires ».

Parallèlement, la commission devrait, dès 2022, élaborer des tableaux de bord spécifiques pour le suivi de l’approvisionnement et de la sécurité alimentaires et créer un réseau de correspondants afin de garantir un meilleur flux d’informations en la matière.

Les États membres devront aussi désigner (au deuxième trimestre 2022) une autorité unique de contact afin de coordonner les informations.

Enfin, des outils issus des technologies de l’information telles que les big data sont prévus pour la fin 2024, là encore, en vue d’améliorer la transparence du marché en particulier en temps de crise.

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