La commission rechigne
à intervenir sur le marché
Malgré les nouveaux appels de nombreux ministres de l’Agriculture de l’UE, la commission a une fois encore rejeté l’idée d’intervenir sur le marché porcin. « Le niveau des prix est historiquement bas, les marges sont sous pression et la peste porcine africaine fait peser des risques supplémentaires », a admis le commissaire Wojciechowski. Mais « nous voyons de petits signes avant-coureurs de reprise avec la hausse récente des prix des porcelets », a-t-il justifié. Et d’ajouter que « toute intervention avant Noël serait injustifiée. Il faut être très prudent, les cycles de production sont très courts. Les prix fluctuent. Si nous agissons sur les prix maintenant, nous risquons de rendre la crise permanente ou de la faire durer ». Il promet néanmoins que si la situation ne s’est pas améliorée début 2022, la commission réfléchira sérieusement à intervenir sur le marché.
Pour le ministre français Julien Denormandie, la crise va pourtant « aller en s’accélérant et seule l’activation des mécanismes européens de marché peut permettre de résoudre le différentiel actuel entre l’offre et la demande ». Même son de cloche du côté de la Belgique ou de la Hongrie : « C’est un problème européen qu’il faut résoudre au niveau européen ».
D’autres se montrent moins pressés d’agir. C’est le cas du nouveau ministre allemand – Cem Özdemir dont c’était la première apparition au Conseil Agriculture suite à sa nomination début décembre – ou de ses confrères danois et néerlandais qui appellent à « surveiller le marché ». En attendant, le commissaire européen recommande d’avoir recours aux aides d’État comme l’ont déjà fait huit États membres depuis le début de la crise (Belgique, Luxembourg, pays baltes…).