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Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin, elle se brise

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Depuis de nombreuses années, l’agriculture belge joue sa survie (étroitesse du territoire, coût salarial élevé, pression médiatique énorme, etc. …).

À ce jour, de nombreuses augmentations de prix nous attendent: valeur de la terre à l’hectare, les intrants, l’énergie, les assurances, le coût salarial et j’en passe.

Pour y faire face, on remarque deux grandes tendances.

Les grandes exploitations réagissent en se modernisant mécaniquement et en cherchant à toute fin à augmenter leur surface culturale afin de réduire le coût de production à l’hectare.

D’autres choisissent de rester petites en se diversifiant et en produisant que ce soit en bio ou en traditionnel des produits finis afin de retirer plus de valeur ajoutée (produits laitiers, fruiticulture, viticulture, maraichage).

Toutes ces diversifications demandent beaucoup de main d’œuvre et pour y faire face, nous sommes nombreux à employer des saisonniers.

Actuellement, il est de plus en plus compliqué de trouver du personnel régulier et sachant s’adapter aux exigences des nombreuses diversifications.

En quelques années, nous sommes passés de 6.50€ à 9.75€ l’heure et en juillet, ce sera 11.50€.

A première vue, ces barèmes semblent dérisoires mais le producteur a de plus en plus de mal à y faire face car on lui demande de produire de la qualité, de réduire ses prix avec des normes toujours plus strictes et des augmentations continuelles.

Comme exemple, je prends un cueilleur de fraises de pleine terre:

En début de saison, le rendement est de 4 kg par heure pour parvenir à 10 kg en pleine production et revenir à 4 kg en fin de saison.

Le calcul est probant: à combien devrait revenir 1 kg de fraises pour que le producteur puisse gagner sa vie? Et le calcul est semblable pour d’autres spéculations…

Pris entre le marteau et l’enclume, déjà débordées par toutes les tâches administratives, l’entretien des cultures, du matériel, des bâtiments, l’accompagnement de la main d’œuvre et les impératifs liés à la vente directe, verra-t-on ces structures locales redoubler d’efforts pour surnager ou simplement baisser les bras.

Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin, elle se brise… Triste réalité…

Toutes ces augmentations simultanées creuseront encore le fossé et ne nous permettront aucunement de faire face à la concurrence des pays intra et extra- communautaires.

A vous les décideurs, les syndicats, les instances bien pensantes qui prônez la qualité, le local, le bio mais toujours moins cher en ne réalisant pas l’impact de vos décisions, à vous tous de trouver l’équation juste ….ou….de nous laisser mourir à petit feu.

M. J. D.

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