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La FNCB veut attendre

la généralisation des boucles électroniques

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Cela fait plusieurs années que l’Arsia pousse de tous les côtés pour supprimer les cartes Sanitel et pour mettre en place son programme de dématérialisation des passeports bovins. Cette réforme a été motivée par une diminution des coûts d’identification pour les producteurs, une amélioration de la traçabilité des bovins et une meilleure gestion des risques sanitaires.

Alors que ce grand bouleversement est programmé pour le 1/5/22, la Fédération National du commerce de bétail (FNCB) tire la sonnette d’alarme et pense que la réforme va simultanément passer à côté de ses objectifs tout en pénalisant le commerce et en menaçant l’existence des marchés.

En effet, selon Benoît Cassart, secrétaire de l’association des marchands, le coût du passeport estimé autour de 1 euro par animal, sera largement dépassé par le coût du temps perdu par les marchands lors du chargement des animaux, par celui des équipements ou de la formation et de la mise au couvert et où de nombreux opérateurs ne sont pas encore familiarisés à l’informatique. point des programmes informatiques nécessaires à cette réforme. Rendre les mouvements des animaux dépendants d’internet est un autre inconvénient à l’heure où le territoire n’est pas parfaitement couvert et où de nombreux opérateurs ne sont pas encore familiarisés à l’informatique.

Actuellement, les failles de traçabilité lors des transactions commerciales sont progressivement comblées par le scannage plus rigoureux des passeports à l’entrée et à la sortie des étables de négociants. Les marchés sont irréprochables à ce sujet depuis longtemps déjà. Le secteur a énormément progressé au cours des derniers mois et vouloir à nouveau tout changer en remplaçant les passeports par des fichiers informatiques ou des documents de transport ne fera que de multiplier les zones d’ombre.

Sur les marchés, la carte Sanitel est à la fois un outil qui permet de répondre aux exigences administratives et un outil commercial de base pour les marchands. La FNCB n’imagine pas le secteur prêt à remplacer ces cartes par des QR codes et ne souhaite pas qu’un problème informatique puisse paralyser une filière. Selon le porte-parole de la fédération, la tendance actuelle de rendre dépendants de l’informatique et d’internet tous les secteurs économiques n’est pas un choix raisonnable.

En ce qui concerne les risques sanitaires, les outils existent déjà actuellement pour permettre à tous les opérateurs de connaître et de contrôler le statut des animaux. La lutte contre l’IBR touche à sa fin et les animaux dangereux sont maintenant canalisés vers les abattoirs ou les centres d’engraissement. Ils vont d’ailleurs disparaître à court terme. Ces excellents résultats de la lutte ont été atteints avec le système actuel… ne changeons pas ce qui fonctionne même si l’on sait que le risque zéro n’existe pas et qu’avec le vivant, un accident est toujours possible. La réforme ne changera rien à cette évidence biologique.

Pour ladite fédération, la stratégie française est la seule forme de dématérialisation qui constitue un réel progrès : les Français ont décidé de maintenir le passeport traditionnel tant que la boucle électronique ne sera pas généralisée et que les endroits où les animaux transitent ne seront pas équipés de portiques qui enregistrent les entrées et sorties d’animaux.

La FNCB n’est certainement pas contre le progrès… s’il est teinté de bon sens et s’il constitue une réelle avancée pour l’ensemble du secteur.

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