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Utiles ? Parfois,

mais pas n’importe quand…

Les conservateurs d’ensilages peuvent être utiles dans certaines conditions mais ne sont pas toujours nécessaires ni suffisants pour assurer une bonne conservation de l’ensilage. Ils ne permettent pas d’augmenter la qualité alimentaire d’un silo mais plutôt de la conserver le plus longtemps possible. La première chose à faire est donc d’optimiser la qualité lors de la récolte.

Temps de lecture : 5 min

Si le risque que les conditions de récolte ne soient pas optimales est grand, ils peuvent être intéressants pour limiter les pertes lors de la période de conservation et/ou de reprise. Il faut cependant bien choisir le type de conservateurs à appliquer en fonction de la situation.

Évaluer le risque

En fonction de la teneur en matière sèche, du stade d’exploitation de l’herbe et de la composition nutritionnelle, les risques de pertes de matière sèche, de pertes d’énergie et de dégradations des protéines ne seront pas dus à l’action des mêmes micro-organismes.

Si le fourrage est (trop) humide

Le plus gros risque encouru par les ensilages humides, réalisés dans de mauvaises conditions, est une mauvaise fermentation due à une acidification trop lente ou trop faible. La conséquence est le développement de bactéries nuisibles (butyriques, entérobactéries) qui vont dégrader la qualité de l’ensilage. Ces bactéries nuisibles n’ont pas besoin d’oxygène mais ne peuvent pas se développer si le pH est suffisamment bas.

Il faudra utiliser des accélérateurs d’acidification. Les conservateurs utiles dans ce cas de figure sont :

Les bactéries lactiques homofermentaires

Les souches à utiliser : Lactobacillus plantarum, Lactobacillus lactis, Pediococcus acidilactici, Pediococcus pentosaceus

Ce type de bactéries produit essentiellement de l’acide lactique (pouvoir acidifiant élevé et peu de pertes générées). Elles sont présentes naturellement sur les fourrages. En ajouter permet de les favoriser et ainsi accélérer la diminution du pH.

Elles utilisent les sucres solubles présents pour former les lactates qui permettent la diminution du pH. Pour des fourrages pauvres en sucres, elles peuvent être associées à des enzymes ou à une source directe de sucres (ex : mélasse).

Les bactéries sont vendues sous forme de poudre à réactiver avec de l’eau. Une fois réhydratées, les bactéries doivent être utilisées rapidement.

Elles sont utiles pour des ensilages avec des teneurs en matière sèche comprises entre 25 et 45 % pour lesquels les conditions de réalisation n’étaient pas optimales.

Attention : si vous avez un ensilage avec un risque élevé d’instabilité à la reprise (beaucoup de sucres résiduels, porosité élevée (% MS élevé), avancement trop lent…), ces bactéries peuvent amplifier le problème.

Des acides organiques

Le pouvoir acidifiant favorise la fermentation lactique (besoin de pH <5). Les acides les plus utilisés sont les acides formiques et propioniques. Leur manipulation peut s’avérer délicate si les produits ne sont pas tamponnés.

Ils sont surtout utiles si la teneur en matière sèche est inférieure à 25 %.

Si le fourrage est (trop) sec

Le plus gros risque encouru par les ensilages avec une teneur en matière sèche (trop) élevée est un manque de stabilité à la reprise (échauffement). Dans ce type d’ensilage, il est difficile d’avoir une densité suffisamment élevée que pour empêcher efficacement l’oxygène d’entrer.

Si vous avez un ensilage à plus de 45 % de matière sèche le tassage sera plus compliqué. Les solutions qui peuvent être apportées dans ce cas de figure sont :

– dimensionner le silo pour assurer une reprise rapide de l’ensilage (pas trop haut) ;

– couper l’herbe en brins un peu plus court (réglage de l’ensileuse/autochargeuse) ;

– augmenter le poids du tracteur qui tasse et ralentir l’arrivée des bennes.

Si aucune de ces solutions physiques n’est possible, les additifs à utiliser sont :

Des bactéries lactiques hétérofermentaires

Les souches à utiliser : Lactobacillus buchneri, Lactobacillus brevis et Propionibacterium acidipropionici

Ce type de bactéries produit notamment, en plus de l’acide lactique, de l’acide acétique, de l’alcool, du CO2 et du 1,2-propanediol. Elles ont un pouvoir acidifiant plus faible que les bactéries homofermentaires.

Leur intérêt est que l’acide acétique et le 1,2-propanediol qu’elles produisent sont des antifongiques qui empêcheront ou ralentiront le développement des levures et moisissures. L’acide acétique est intéressant dans un ensilage si la concentration est inférieure à 20g/kg MS.

Leur utilisation n’est pleinement efficace que si le fourrage est suffisamment sec et/ou riche en sucre et si le silo reste fermé 2 à 3 mois.

De l’acide propionique

L’acide propionique a des propriétés antifongiques qui peuvent être utiles pour des ensilages très secs (<55 % MS) et/ou pas suffisamment riches en sucres solubles. Il s’agit souvent d’acide propionique tamponné, moins volatil et moins corrosif pour le matériel.

Doser et appliquer de manière homogène

Tous ces additifs doivent être répartis de manière homogène dans la masse pour être efficaces. Une attention particulière doit être donnée au dosage. Il est nécessaire d’estimer le rendement en début de chantier pour régler au mieux l’applicateur et surtout bien respecter les recommandations d’utilisation. Surdoser n’a aucun intérêt et n’entraîne que des pertes économiques.

Dans le tableau ci-dessous un petit résumé des informations importantes.

Intéressants si imprévu

Les additifs peuvent être intéressants quand les conditions de récolte ne se passent pas comme prévu. Ils ne sont pas obligatoires pour une bonne conservation et ne remplaceront jamais les bonnes pratiques d’ensilage.

Si des conservateurs sont appliqués, le respect des doses et la technique d’application sont importants pour bonne efficacité des produits.

D’après Fourrages Mieux asbl

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