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Encore un peu plus haut sur l’affiche

Plus de cinquante ans après sa première apparition, « la » Range, l’unique, s’offre une 5e génération à la hauteur de ses illustres aïeules. La sobriété de sa robe, les technologies avancées et un confort royal lui prédisent un bel avenir, même en ces temps chahutés…

Temps de lecture : 5 min

Nombreux sont les concurrents à avoir tenté de lui ressembler, voire de la dépasser. Voici donc la nouvelle venue dans son édition 2022. Certes moins carrée que les générations précédentes, plus encore que les premières moutures, la reine des SUV de luxe se présente avec des traits lissés où quasi rien ne dépasse. Les poignées de portes sont intégrées, les flancs polis à la perfection. Même les feux arrière jouent de minimalisme.

Pourtant, avec ses 5 m et quelques centimètres de long, la grande anglaise en impose. Au premier coup d’œil, on la reconnaît. Mais ne vous y trompez pas, la structure est toute neuve, le châssis est, en très grande partie, en aluminium et bien plus rigide que les anciens modèles. Les ingénieurs se sont creusé les méninges pour que le confort soit toujours au plus haut niveau. Que ce soit de l’insonorisation (atteignant les sommets du genre) ou en termes de suspensions. Mais avant d’aller plus loin, passons à bord.

Jusqu’à 7 places, une première

Ici encore, la tradition est respectée. Assis haut, le conducteur domine la route ou le terrain accidenté qu’il s’apprête à affronter. Le luxe est partout, les matériaux de qualité, le cuir – parmi un choix multiple – est épais et parfaitement ajusté. Le tableau de bord est évidemment aux goûts du jour avec des écrans digitaux, des commandes en veux-tu en voilà et, bien sûr, un écran géant en place centrale. Heureusement, il écrase moins l’ensemble du meuble de bord que d’autres marques.

L’écran en question, à retour haptique (il faut presser pour activer les commandes), est installé en position horizontale. Les menus sont assez bien pensés et quelques boutons physiques permettent une utilisation simple et efficace de l’ensemble. Quant aux sièges, constitués en partie de matériaux recyclés, ils maintiennent bien à l’exception du bas des cuisses où nous aurions aimé un peu plus de profondeur. Soit.

À l’arrière, à l’instar de quelques limousines, l’ambiance s’avère tout aussi fastueuse. Déjà, dans sa version « courte » (505 cm tout de même), l’espace pour les jambes ne manque pas. Mieux encore, évidemment, sur la version longue (+20 cm). Quant au coffre, il affiche plus de 700 l en configuration 4 ou 5 places.

Notez enfin que, pour la première fois sur une Range Rover, il est possible d’opter pour une version 7 places. Relativement accessibles et même assez confortables pour des personnes jusqu’à 1,80 m, ces sièges escamotables « mangent » forcément une bonne partie de l’espace à bagages.

Le diesel, valeur sûre

Mécaniquement, on retiendra le choix de motorisations 6 cylindres essence (P400) et diesel (D250/300 et 350) maison, tous équipés d’une hybridation légère 48 V. Au plus haut de la gamme, un V8 essence d’origine BMW développant 530 ch. Notez encore deux propositions plug-in (P440e et P510e) dotées d’un bloc thermique 6 cylindres et d’une batterie de 38,2 kWh qui procure une autonomie de 100 km en mode « zéro émission » (comptez plutôt 70-80 en vrai). En 2024, la Range sera également disponible en version 100 % électrique dont les détails n’ont pas encore été dévoilés.

Nous l’avons essayée principalement en version diesel de 350 ch. Vu l’insonorisation parfaite et le couple (700 Nm !) de ce bloc, nous serions tentés de dire qu’il s’agit là de la version idéale pour cette Range. Du moins si l’on désire une grande autonomie et une consommation qui demeure raisonnable puisque située autour des 9 l/100 km au cours de notre essai. Le V8 est évidemment parfait de puissance et de charme, son ronronnement berce les oreilles mais les 15 l/100 km réclamés lors de notre balade (relativement calme) suffisent à calmer nos ardeurs !

Sur la route, malgré ses dimensions et son poids pachydermiques (plus de 2,5 t), la nouvelle Range affiche une tenue de cap parfaite, y compris dans des enchaînements de virages pris rapidement. Là, ce sont les suspensions pneumatiques, les amortisseurs pilotés et, surtout, les barres antiroulis actives qui assurent un travail parfait.

En outre, les roues arrière directrices (dans le même sens que les roues avant au-dessus de 50 km/h) procurent encore un degré de précision supplémentaire à l’engin. En dessous de 50 km/h, ces mêmes roues tournent à l’inverse de celles de l’avant sur un angle maxi de 7,3º, ce qui procure un diamètre de braquage digne d’une menue berline !

Impériale en tout terrain

Après quelques dizaines de kilomètres sur le bitume, il était temps de poser les roues de notre belle anglaise dans des recoins plus hostiles. Car c’est là qu’elle remballe les rares concurrent(e)s qui lui collaient encore aux basques sur la route. Là, sur des pistes défoncées, des pentes abruptes faites de glaise glissante, la Range, simplement chaussée de pneus « normaux », s’en est toujours tirée avec les honneurs. Bien sûr, il faut prévoir quelques heures de patience pour consulter le manuel de bord et utiliser l’ensemble des possibilités offertes par l’électrohydraulique du système Terrain Response 2.

À noter que, de retour sur la route, en repassant en mode automatique, le 4x4 passe en 4x2 pour économiser quelques décilitres de carburant. Il n’y a pas de petites économies !

Parlant finances, mieux vaudra avoir un compte bien garni pour s’offrir ce bijou de technologie au confort royal. Bien équipée à la base, une Range diesel débute en effet à plus de 128.000 € ! Et si vous voulez tous les gadgets électriques, des porte-gobelets ou des tablettes rétractables, des écrans à l’arrière ou, comme sur les versions (très) luxueuses SV, des incrustes de céramique sur le pommeau de vitesse ou le réglage des accoudoirs… Il faudra passer à la caisse, les exemplaires les plus onéreux dépassent allègrement la barre des 200.000 €.

C’est beaucoup d’argent mais, chez Range, on ne s’en cache pas, on vise des concurrences aussi, voire plus, chères comme les Bentley, Maserati et même Rolls-Royce. Un autre univers !

Vincent Hayez

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