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Intercultures courtes après légumineuses : à couvert !

La mi-juin annonce le démarrage de la récolte des légumineuses. Après la récolte, la dégradation des fanes et du système racinaire libère dans le sol une quantité importante d’azote. Si le sol reste nu de la récolte jusqu’au semis de la culture d’automne, une partie de cet azote risque d’être entraîné vers les nappes souterraines par les eaux pluviales. Certaines pratiques permettent de gérer l’azote libéré par les résidus de légumineuses et d’en maximiser la valorisation par

la culture suivante.

Temps de lecture : 4 min

Certaines successions sont particulièrement adaptées pour valoriser l’azote libéré par les résidus de légumineuses. Le colza, vu son implantation en fin d’été et sa croissance en automne, constitue un très bon moyen de valoriser cet élément fertilisant. Certains légumes semés en été et nécessitant une fertilisation azotée élevée sont également intéressants.

Avant un froment d’hiver semé plus tardivement, l’implantation d’une CIPAN en interculture courte est obligatoire. Bien en place, ce couvert pourra prélever l’azote présent dans le profil, et une fois détruit, le restituer à la céréale. Toutefois, il est primordial de choisir une espèce qui garantira un prélèvement maximal sur une courte période tout en en assurant une restitution optimale. En cette période de l’année, les conditions de température et d’ensoleillement maximiser les possibilités en matière de culture de couverture.

Petit rappel : en zone vulnérable, le PGDA impose l’implantation d’une CIPAN durant la période d’interculture qui suit une culture de légumineuses récoltées avant le 1er août et qui précède une culture de froment. Le couvert doit être semé avant le 1er septembre et pourra être détruit à partir du 1er octobre. Les légumineuses (trèfles, pois, féveroles, vesces, etc.) peuvent entrer dans la composition des couverts, à condition qu’elles n’excèdent pas 50 % en poids des semences constituant le mélange.

Une date optimale d’implantation

Le choix de la date d’implantation est crucial. Il sera fonction de l’espèce choisie et de la production de biomasse espérée. Quelle que soit l’espèce implantée, son efficacité de prélèvement est variable en fonction de sa date d’implantation. À titre d’exemple, semé en juillet après récolte de pois, le nyger est capable de prélever des quantités importantes d’azote. Alors que pour un semis prévu fin août, il sera préférable de se tourner vers une moutarde.

Pour semer la phacélie, intermédiaire entre les deux espèces précédentes, le semis est favorable de fin juillet à fin août. Si l’exploitation est tournée vers la production de légumes, il faudra également veiller à éviter les espèces et les variétés qui maintiennent ou développent l’inoculum de certaines maladies ou ravageurs.

Le tableau ci-dessous reprend les principales caractéristiques de ces espèces qui peuvent être implantées lors d’une interculture courte.

Intercultures courtes : un APL faible…

Des essais pluriannuels ont montré que les couverts sont capables de prélever dans le sol jusqu’à 110 kg d’azote par hectare en deux à trois mois de végétation. Les légumineuses pures (testées, mais non autorisées) sont significativement moins performantes pour piéger le nitrate que les associations avec ou sans légumineuses. Dès la destruction des couverts, leur décomposition entraîne une libération d’azote qui est déjà significative deux mois après le semis du froment d’hiver. La minéralisation des couverts associant des légumineuses (maximum 50 %) est sensiblement plus rapide.

… et un rendement du froment préservé

S’il est bien mené, l’influence de la présence d’un couvert « classique » du type moutarde, phacélie ou nyger, voire en mélange avec une légumineuse, est non significatif sur le rendement. Notons toutefois que l’utilisation de l’avoine en pur semble entraîner une légère réduction du potentiel de rendement du froment. L’introduction d’une légumineuse améliore, par ailleurs, l’effet engrais vert du couvert en augmentant la proportion d’azote libérée dans le sol après sa destruction.

Une destruction adéquate

La destruction doit intervenir dès que les conditions sont favorables à partir du 1er octobre. Il convient de laisser le couvert se décomposer après incorporation au sol avant de semer la céréale. En cas de labour, si la masse de « matière verte » est importante, il est préférable de broyer ou de « mulcher » le couvert avant de labourer. L’objectif est d’éviter d’enfouir de la matière organique fraîche en fond de raie. Cela pourrait en effet nuire au développement de la céréale.

Vous cherchez une espèce qui répond spécifiquement à vos besoins ? Le module Cipan de Protect’eau permet de trouver les espèces les plus adaptées à chaque situation.

Pour plus d’informations, il est possible de contacter le Centre d’action Protect’eau. Toutes les informations sont reprises sur protecteau.be/fr/contact.

D’après Protect’eau

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