Pour M. Marion, ce fut une belle journée avec 38 animaux présentés. « Outre les premiers prix, nous avons récompensé les meilleures mamelles, ce qui fait qu’en mh/mh pour distinguer 1ere série et meilleure mamelle. Le jury a ainsi pu insister tant sur l’aspect mamelle que viandeux. Il a ainsi pu contenter tout le monde. Chaque éleveur a pu repartir avec un prix. »
« C’est impressionnant à quel point nous sommes toujours étonnés de la qualité du bétail ! D’autant qu’en termes de diversité, une mh/++ à 8.000 l et une mh/mh à 4.000 l sont deux animaux totalement différents mais qui ont leur place toutes les deux dans nos élevages. C’est là que l’on se dit que tout le monde peut trouver son bonheur et sa rentabilité avec la mixte et c’est ce qui compte. »
Et de tempérer : « On entend parfois qu’il nous faut uniformiser la race, mais nous restons persuadés qu’il faut cultiver sa diversité. Cela nous permet de maintenir une diversité génétique pour les reproducteurs et de ne pas tomber dans une certaine consanguinité. C’est là que le projet Bluester a été une cure de jouvence ! »
Passer à travers les crises
« Si le prix payé au producteur pour la viande et le lait est plus élevé, en élevage mixte, la marge brute est moins importante que dans des élevages spécialisés viande ou lait. Toutefois, c’est la balance entre les intrants et les rentrées qui est à considérer. On ne pousse pas les éleveurs à aller dans le mixte. Nous voulons que ceux qui y adhèrent puissent traverser plus facilement les périodes de crises. »
« Évidemment, nous observons que les jeunes sont plus tentés à se spécialiser en lait (ou en viande) plutôt que de rester sur du mixte. La tendance est plus nette en Flandre où il ne va bientôt rester que 4 éleveurs. C’est triste pour le panel génétique car il est nécessaire de le faire croître. Raison pour laquelle nous avons été chercher les politiquer pour amener l’indemnité race locale menacée à 200 € (plutôt que 120 €) et non taxable, ce qui n’est pas négligeable ! Nous aurions voulu qu’ils abaissent l’âge d’éligibilité à un an plutôt que deux. Nous avons besoin d’un signal fort pour ne pas perdre davantage d’éleveurs. Car la conjoncture pousse à la spécialisation. Je pense pourtant que nous sommes à notre place et que nous devons pouvoir la garder. Seul l’avenir nous dira si nous avons eu raison de nous obstiner. »
