Accueil Archive

Le défanage chimique, seul ou combiné

Temps de lecture : 3 min

« Le défanage chimique pur demeure la méthode la plus largement utilisée en Belgique en pommes de terre de consommation. En plants, il est régulièrement combiné à un défanage mécanique », expose Pierre Ver Eecke, de la Fiwap.

À l’heure actuelle, seules trois matières actives sont encore agréées pour ce faire : l’acide pélargonique (uniquement en pommes de terre de consommation), le carfentrazone-ethyl (sans défanage préalable en pommes de terre de consommation, uniquement avec défanage mécanique préalable en plants) et le pyrafluflen-éthyle (plants et consommation). « L’acide pélargonique est très peu utilisé. La combinaison des deux autres matières actives permet un défanage complet et relativement rapide », détaille-t-il.

Le schéma « classique »

Dans le cas d’un défanage chimique pur, pour pommes de terre conventionnelles, la parcelle de démonstration a été traitée avec la combinaison pyrafluflen-éthyle (0,8 l) + carfentrazone-ethyl (1 l) + Actirob (1 l) en un passage avec volume d’eau de 200 l/ha. « C’est un schéma classique. La première matière active a une action défanante et ouvre la végétation. La seconde est plutôt dessicante. Son action étant assez lente, il est recommandé de l’appliquer dès le premier passage. Travailler le matin est également conseillé afin de profiter d’un maximum d’heure de luminosité contribuant à son activité. »

Le défanage chimique présente l’avantage d’être relativement peu coûteux tout en assurant un haut débit de chantier (très grande largeur de travail). En outre, il ne nécessite pas de matériel spécifique et peut être adapté au volume de fanes à détruire. A contrario, il entraîne un arrêt progressif de la croissance des tubercules et ne répond pas aux attentes sociétales vers une réduction d’usage des phytos, constate la Fiwap.

En culture de plants

« En culture de plants, l’utilisation du carfentrazone-ethyl requiert un broyage préalable en vue d’éliminer les feuilles. Cette opération doit être qualitative, c’est-à-dire que les fléaux du broyeur doivent aller chercher les fanes entre les buttes et doivent les broyer à 15-20 cm de hauteur au-dessus des buttes. Ceci afin de garder un minimum de feuilles pour augmenter la surface de dépose de la bouillie de pulvérisation. »

L’opération est complétée, idéalement, par une seule application chimique. Celle-ci a lieu soit immédiatement après le broyage, soit quelques jours plus tard sur plantes sèches et semi-cicatrisées de façon à ce que la sève ne fasse pas obstacle, que la base des tiges se soit dégagée des morceaux de feuillage broyé, et que les fanes qui auraient été couchées entre les buttes aient pu se redresser. Le traitement chimique en question peut être réalisé à l’aide d’un pulvérisateur classique.

L’opération peut aussi être réalisée en un seul passage grâce au Loof-Does, un matériel développé par la société néerlandaise Agricult. Celui-ci combine un broyeur frontal avec un pulvérisateur sous cape placé à l’arrière du tracteur. Le chantier travaille à une vitesse maximale de 8 km/h, sur une largeur de quatre buttes.

La Une

Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs