à affaiblir les marchés, que du contraire »
La production initiale 2022
2,44 Mt en stock
21 % en libre
Par variétés
Fontane : Avec 1,53 Mt estimées début février, le stock de Fontane est inférieur aux 2 dernières années (1,63 et 1,68 Mt). L’essentiel du stock de Fontane est sous contrat (1,20 Mt), soit 50.000 t de plus que l’an passé, mais 130.000 t de plus que la moyenne triennale. Il reste donc 330.000 t de libre, c’est beaucoup moins que la moyenne des 3 dernières saisons. Le déstockage a été similaire à l’an dernier, avec 260.000 tonnes sortie champ et 340.000 tonnes depuis mi-novembre.
Innovator : L’enquête estime les stocks d’Innovator à 120.000 tonnes, semblables à l’an dernier, soit moins que toutes les années récentes. La part libre est faible (seulement 20.000 t). Les marchés semblent avoir dégagé 80.000 tonnes sortie champ, et 90.000 tonnes depuis mi-mi-novembre.
Autres variétés de conservation : Avec 570.000 tonnes estimées au 1er février, les stocks sont bien supérieurs à toutes les années récentes (qui ont varié entre 330.000 et 510.000 tonnes), confirmant ainsi le développement de la palette variétale à côté de Fontane. La moyenne des 3 dernières années est de 460.000 tonnes. Leur stock est très majoritairement sous contrat (plus de 100.000 tonnes de plus que ces 3 dernière saisons. Le stock libre est faible (de l’ordre de 80.000 tonnes). Seulement 60.000 tonnes auraient été bougées depuis mi-novembre.
Dégagement de la récolte 2022
Entre la récolte et le 1er février, 1,53 million de tonnes de pommes de terre ont été livrées (dont 0,27 million de tonnes de hâtives). Ce chiffre est inférieur à la moyenne quinquennale (1,87 million de tonnes) et est uniquement dû à une forte baisse des ventes contractuelles.
Avant le 10 novembre, 0,66 million de tonnes de pommes de terre de conservation avaient déjà été livrées. Avec les hâtives, cela représente 0,92 million de tonnes. En pourcentage, les ventes se sont bien déroulées (39 % de la production initiale), mais exprimées en tonnes, elles ont été un peu plus faibles que la saison dernière (-6 %). Elles sont également 14 % en dessous de la moyenne quinquennale. Malgré la baisse de la production de pommes de terre libres, les ventes de pommes de terre libres ont été remarquablement élevées, avec même plus de 30 % de ventes supplémentaires par rapport à la moyenne quinquennale.
Si l’on considère spécifiquement Fontane, avant le 10 novembre, l’enquête enregistre des ventes supérieures d’un quart à celles des années précédentes. Ceci est entièrement dû aux pommes de terre libres : cette année, la quantité de Fontane libre a déjà plus que doublé par rapport aux cinq dernières années. En contrepartie, la quantité de contrats livrés a été inférieure d’un quart. Par rapport à la moyenne quinquennale, les ventes de Bintje, Challenger, Innovator et des autres variétés de stockage ont été nettement inférieures. Pour Bintje et Challenger, ce constat vaut tant pour les pommes de terre libres que pour celles sous contrat. Pour Innovator et le groupe des autres variétés de conservation, les ventes des pommes de terre libres ont été plus élevées, mais pas celles des contrats.
Entre le 10 novembre et le 1er février, 610.000 tonnes ont été livrées, dont 1/3 de pommes de terre libres. Les ventes ont donc été plus faibles au cours des 2,5 derniers mois par rapport à la moyenne quinquennale, tant en termes de contrats que de pommes de terre libres. Seule la saison 2020-21 a dégagé moins de pommes de terre pendant cette période.
Seule Fontane a été davantage dégagée (+8 %) par rapport à la moyenne quinquennale (tant en libre qu’en contrat). La différence avec la saison dernière est faible. Les ventes de Bintje, Challenger, Innovator et de l’autre groupe de variétés de conservation sont inférieures à celles de la saison dernière et à celles des cinq dernières années.
Des chiffres en lien avec une production « non excessive »
Fontane domine
Fontane domine la production belge puisqu’elle constitue plus de 60 % des stocks actuels. Parmi les autres variétés majeures, Innovator, Challenger et Bintje se tiennent de près mais elles ne totalisent plus que 10 à 15 % des stocks à elles trois. Tandis que les autres variétés (dont Markies) tendent à se développer toujours plus, signe que la recherche des variétés « du futur » se poursuit, en particulier des variétés de longue conservation.
Et les autres marchés d’approvisionnement ?
Gardons un œil sur les autres marchés d’approvisionnement de nos usines. Rappelons qu’à l’échelle du NEPG (Allemagne, Belgique, France et Pays-Bas), la production 2022 était en baisse de 5 % par rapport à 2021 (soit -1,2 million de tonnes), mais avec une grande disparité de situation puisque les Pays-Bas ont produit davantage (+430.000 tonnes, soit +13 %), au contraire des autres pays (-1.640.000 tonnes ensemble). On sera donc attentif à la disponibilité plus élevée de pommes de terre aux Pays-Bas pour le reste de la saison. L’export en frais (vers l’Afrique, l’Europe du Sud et de l’Est) tourne néanmoins bien et dégage des volumes considérables en concurrence avec l’industrie de transformation).
La demande globale devrait se maintenir
Les usines semblent tourner à régime régulier, et les acheteurs restent prudents dans leurs achats vu les incertitudes toujours bien présentes sur les marchés des produits finis. Ces incertitudes sont géopolitiques (liées à l’instabilité du monde actuel), mais aussi économiques (craintes de récession économique dans certaines parties du monde, réduction des ventes si le prix des produits finis devient réellement trop élevé).
À court terme néanmoins, la demande globale (industrie et export frais) devrait se maintenir et l’état actuel des stocks belges n’est pas de nature à affaiblir les marchés, que du contraire. La bonne tenue des prix actuels sur les marchés libres le confirme.











