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Leur présence établie

chez plusieurs maraîchers,

la vigilance est donc de mise !

Les populations de plusieurs espèces de lépidoptères

sont en augmentation saisonnière en maraîchage.

Les choux, en général, et les laitues sont les espèces

fréquemment explorées. Les oignons et les poireaux

sont, eux, concernés par les populations de teignes.

Temps de lecture : 3 min

C’est le nombre de chenilles observées dans les parcelles qui détermine l’ampleur des dégâts. Le cycle de développement classique des lépidoptères fait se succéder les adultes papillons partant en vol nuptial, la ponte des œufs par les femelles, l’éclosion des œufs, le développement des larves consommatrices des tissus végétaux en plusieurs stades larvaires, la pupe et, enfin, l’éclosion des adultes papillons.

Notre édition du 7 juillet 2022 présentait les espèces les plus fréquemment rencontrées sur nos parcelles, avec des variations d’une année à l’autre. Plusieurs espèces sont polyphages, mais les gros dégâts en maraîchage proviennent d’espèces liées à une catégorie de plantes. Lors d’étés plutôt chauds, comme de 2018 à 2020 et en 2022, les migrations de noctuelles nous ont apporté des populations provenant de France. Soyons y attentifs !

Quels moyens de lutte mettre en œuvre ?

Notons, en premier lieu, l’importance de l’attractivité de la parcelle concernée par une éventuelle lutte. Celles riches en Astéracées cultivées ou sauvages attirent des espèces polyphages. Depuis celles-ci, les plantes voisines sont aussi visitées et consommées. La lutte préventive inclut donc la maîtrise de l’enherbement.

La lutte comprend d’autres mesures préventives. L’observation attentive des plants permet de repérer les premières attaques précocement. La rotation dans les petites fermes maraîchères n’apporte, quant à elle, pas de vraie solution contre les chenilles défoliatrices. L’élimination soigneuse des déchets de cultures permet de réduire les risques de propagation au départ des stades hivernants, mais ce n’est pas simple à mettre en œuvre. Le broyage sur place des restes de culture et leur incorporation en surface ou dans les quelques premiers centimètres de sol permet aux auxiliaires de jouer leur rôle.

Les filets sont des moyens efficaces de protection face aux ravageurs, mais coûteux. Leur pose et dépose prennent du temps.

Les insecticides peuvent être utilisés avec prudence. Les meilleurs résultats sont obtenus sur les chenilles des premières générations. L’emploi d’adjuvants mouillants améliore l’efficacité sur les cultures à forte épicuticule cireuse (choux, poireaux, etc.). Certains insecticides sont tolérés sur la liste positive des cahiers de charge bio. Les homologations de produits sont réévaluées régulièrement, vérifions www.fytoweb.be/fr.

Les phéromones sont employées pour les pièges d’observation. Elles sont employées notamment contre les noctuelles gamma (Autographa gamma) et la noctuelle du chou (Mamestra brassicae). Lorsqu’un pic de vol, est repéré, les observations en parcelles doivent être redoublées pour repérer les premières éclosions de larves et pouvoir intervenir avant les grands dégâts et sur des stades larvaires plus vulnérables.

Des auxiliaires réduisent les populations de lépidoptères en mangeant les œufs. Les genres de punaises Mirides et Anthocoris, les chrysopes, des carabes, des micro-hyménoptères parasitoïdes, les oiseaux insectivores sont des auxiliaires précieux également. Les haies et la diversité floristique sont les zones de maintien de ces auxiliaires, maintenons donc un maillage de ces espaces dans la ferme maraîchère.

F.

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