Accueil Archive

« En bio, il faut se réapproprier

la nature qui nous entoure »

Agricultrice en Hesbaye liégeoise, Caroline Devillers a su faire évoluer son modèle agricole pour rencontrer les besoins des consommateurs dans le respect de l’environnement, tout en créant une structure économique rentable. Une démarche vertueuse qui épouse la philosophie de la foire libramontoise.

Temps de lecture : 3 min

Ingénieure agronome de formation, elle a repris la ferme familiale à l’âge de 36 ans en association avec son frère.

Conversion et reprise en main de la commercialisation

L’exploitation, très saine économiquement, leur a laissé le luxe de prendre des risques pour la faire évoluer vers un modèle agricole qui leur semblait mieux rencontrer les attentes sociétales tout en épousant les leurs.

« Nous avons fait le choix de reprendre en mains la commercialisation d’une partie de nos produits et de convertir notre exploitation en bio de façon progressive, un nouveau métier que nous apprenons depuis huit ans maintenant ».

Plus qu’en conventionnel, il est question, pour Caroline, « de se réapproprier la nature qui nous entoure ». Il faut, par exemple, appréhender de manière plus pointue les maladies ou suivre l’évolution des adventices.

Une conversion qui a amené la fratrie à commercialiser eux-mêmes leur production en raison de la structuration différente des filières.

Création de la coopérative « Bel Go Bio »

Pour optimaliser sa nouvelle orientation, frère et sœur se sont associés à d’autres agriculteurs pour créer, à cinq, la coopérative « Bel Go Bio » qui a investi dans un outil de lavage et de stockage de légumes.

Un équipement dont aucune des fermes ne bénéficiait jusqu’alors et qui a constitué pour toutes un véritable levier pour aller plus loin dans leur travail en engageant une personne pour la commercialisation des produits.

« Nous avons découvert un monde passionnant que nous ne connaissions pas et qui nous a permis de nous rapprocher davantage des consommateurs, de leurs attentes et des enjeux sociétaux ».

C’est l’aspect multi-facettes du métier qui passionne Caroline qui n’envisage pas l’avenir sans évoquer la transmission. Celle des avoirs, certes, mais sans celle des savoirs et de la passion. Mais il faut également être bien entouré au quotidien, solides et soudés. En cela, « être à plusieurs est une puissante source d’énergie qui nous permet d’avancer, ensemble et à chacun de se spécialiser pour continuer à faire évoluer le modèle dans lequel nous nous sommes engagés » précise-t-elle.

Cercle Agricole de Libramont Coopéralia

Impliquée dans son métier, Caroline l’est aussi au sein de Libramont Coopéralia en tant que présidente du Cercle Agricole à l’origine du thème de la Foire, comme l’a rappelé Jean-François Piérard devant la presse.

À ce titre, elle n’hésite pas à rappeler que les agriculteurs se sont toujours adaptés aux contraintes techniques, économiques, législatives, administratives et climatiques. « Sans cesse notre métier a évolué, nous sommes fiers de ne rien lâcher. Mais rappelons un bref instant de notre mission originelle : nourrir les Hommes » a-t-elle récemment écrit, appelant par ailleurs à développer une vraie vision à long terme, pour notre survie à tous ».

Marie-France Vienne

La Une

Comme une odeur d’incendie…

Voix de la terre Se plaindre ? Qui donc se plaint de nos jours ? Un peu tout le monde, ai-je l’impression… Les agriculteurs ne sont pas les seuls experts en jérémiadiologie, tant s’en faut ! Il est vrai que nous vivons une période particulièrement rock and roll, où les grands bouleversements économiques et politiques se succèdent à toute vitesse, comme autant de tornades aussi imprévues que dévastatrices, lesquelles envoient valdinguer nos certitudes et notre confiance dans l’avenir.
Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs