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À la recherche d’une solution…

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À l’approche de la date d’expiration des mesures de restriction des importations de céréales ukrainiennes dans les cinq pays limitrophes de l’Ukraine, la commission européenne est toujours à la recherche de la bonne solution. Le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski a défendu, le 6 septembre, devant le collège des commissaires européens « sa » proposition de débloquer un soutien de 30 €/t de céréales en faveur de l’Ukraine pour l’aider à trouver des marchés en dehors de l’UE. « Ma proposition est claire : il faut soutenir les exportations ukrainiennes et prolonger les restrictions dans les cinq pays limitrophes de l’Ukraine. Si nous ne le faisons pas, il y aura de nouveau une crise », a-t-il répété.

les ministres des cinq pays européens (Pologne, Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Slovaquie), dans lesquels les importations de céréales ukrainiennes sont interdites, se sont inquiétés de ne toujours pas avoir de confirmation de la prolongation de ces restrictions. « En juin et juillet 2023, alors que les exportations vers ces cinq pays de la ligne de front étaient déjà fermées, l’Ukraine a exporté 6,2 millions de tonnes de céréales en transit à travers ces pays, soit plus que pendant la période comparable de juin et juillet 2022, lorsque les exportations vers ces pays étaient ouvertes (5, 3 millions de tonnes) », a précisé Janusz Wojciechwoski pour montrer que ces restrictions ne portent pas atteinte aux exportations de l’Ukraine.

Fluidifier le transit des céréales

Mais plusieurs ministres de l’Agriculture se sont étonnés de ces propositions mises sur la table par le commissaire sans l’appui à ce stade de l’ensemble de la commission. Les délégations s’interrogent sur la base légale sur laquelle Bruxelles pourrait s’appuyer pour faire une telle proposition. Dans son analyse, le think tank Farm Europe estimait que « cette proposition de subvention au transport équivaudrait à une subvention à l’exportation, qui entrerait directement en concurrence avec la production locale des pays tiers ». Les ministres belges et luxembourgeois ont exprimé leurs réserves quant à une nouvelle prolongation des restrictions. « Il était convenu que ces restrictions aux importations soient temporaires, a rappelé David Clarinval, ministre de l’Agriculture belge en marge de la réunion de Cordoue. Et la proposition du commissaire Wojciechowski a un coût de 600 millions € par an, c’est considérable. Je suis plutôt enclin à l’idée de rouvrir les importations, peut-être progressivement avec un système de quotas par exemple ».

Le commissaire européen au Commerce a précisé que la commission souhaitait travailler sur deux fronts : une solution, grâce à la plateforme de coordination conjointe des couloirs de solidarité UE-Ukraine, pour fluidifier le transit des céréales, et d’éventuelles mesures de sauvegarde exceptionnelles prévues dans le règlement sur les mesures commerciales autonomes. Valdis Dombrovskis a précisé que le travail était en cours sur les couloirs de solidarité afin d’offrir à l’Ukraine des moyens alternatifs d’acheminement autres que par la mer Noire. En termes de capacité, « nous nous rapprochons graduellement des volumes nécessaires pour l’exportation des biens agricoles ukrainiens, à savoir 4,7 millions de tonnes par mois au cours des 12 prochains mois. Nous espérons parvenir, à la fin de l’année, à une capacité de 4 millions de tonnes (contre environ 2,8 Mt actuellement) grâce aux couloirs du Danube. Les volumes restants seraient obtenus via d’autres routes », a précisé le commissaire.

Et sur les restrictions aux importations, « nous recherchons une solution pour éviter tout différend commercial », a déclaré le commissaire. L’Ukraine menace en effet de saisir l’OMC si l’UE maintient ses restrictions.

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