entre fragilité et fertilité
maraîchage retient toute notre attention. Il est important de tenir compte de l’état des structures, mais également des disponibilités en éléments minéraux. Une observation rapide des différentes parcelles permet de constater une large palette de situations, de la très bonne à l’épouvantablement dégradée.
Les quelques jours de gel de la mi-janvier n’ont que peu améliorer la situation sous la protection de la neige.
Il faut donc tenter de redonner une structure de sol convenable. Nous serons peut-être amenés à modifier les rotations prévues. Les parcelles adéquates seront destinées aux cultures à implanter en premier. Cela nous laissera un peu de temps et d’opportunité pour travailler les profils de sols fortement dégradés.
Quels éléments de fumure ?
Le chaulage peut être avancé afin d’être appliqué sur les terres à entretenir dès ce printemps. Cette opération combinée à un travail du sol en bonnes conditions contribue à redonner une structure grumeleuse. Il ne s’agit pas de chauler les sols qui n’en ont pas besoin, mais plutôt de permettre d’avancer d’un an ou de deux ans un apport déjà programmé dans notre rotation.
Ensuite, la fumure de fond concerne en premier lieu les éléments aux faibles risques de pertes par lessivage ou autres. Nous pouvons compter sur le pouvoir tampon du sol et sa capacité d’échanges. Nous pouvons également miser sur ses réserves liées à sa roche mère et aux fertilisations apportées antérieurement.
Le phosphore et le calcium subissent très peu de pertes. Dans une large majorité des terres wallonnes, les apports peuvent se raisonner dans une perspective d’une rotation complète. Les sols sablonneux ou à faible capacité d’échange seront de préférence fumés chaque année ou les deux à trois ans. Une cartographie est disponible en ligne sur le site https ://geoportail.wallonie.be/.
De plus, les laboratoires d’analyses de sol peuvent aider par les conseils et les analyses.
Par ailleurs, le potassium et le magnésium subissent un certain lessivage, et peuvent aussi faire l’objet d’une certaine consommation de luxe en cas de teneurs très élevées du sol. Les apports se raisonnent par année ou par groupe de deux ou trois années, selon la capacité d’échange de celui-ci déterminée par le labo.
L’azote et le soufre ne sont pas gérés comme la fumure de fond. Ils sont facilement lessivés et seront apportés année après année, pour équilibrer le plus précisément les bilans suivant les besoins des cultures d’une part et d’autre part suivant les réserves du sol, les restitutions par les résidus des cultures précédentes et sa minéralisation des matières organiques. Notons que les ouvrages techniques sur le maraîchage de référence doivent être réactualisés quant à la question du soufre pour tenir compte de la réduction très significative des retombées atmosphériques en région wallonne depuis trente ans.
La fertilisation des parcelles sous tunnels maraîchers est particulière. Les apports d’eau par irrigation déterminent les mouvements verticaux des éléments minéraux solubles. Si les apports sont plus faibles que les besoins cumulés des plantes et de l’évaporation, les sels tendent à s’accumuler en surface. Les éléments qui s’accumulent comprennent des bases (sodium, potassium, etc.) et le pH remonte, parfois en excès. Cette remontée intervient aussi dans le niveau de salinité du sol de surface.
D’abord régler les éléments fondamentaux
N’oublions pas qu’avant de fertiliser ses parcelles, nous devons nous assurer de la bonne fertilité du sol en général, notamment l’état des drainages, le maintien de l’équilibre du pH et la teneur en matières organiques du sol.
Le travail répété en cours de saison tend à favoriser la minéralisation des matières organiques, en faveur d’une mise à disposition des plantes, mais aussi allant vers une réduction générale de la fertilité si nous ne prenons pas la peine d’apports suffisants. Les productions d’engrais verts en culture dérodée ou principale ont tout leur sens, qu’il y ait ou non des apports réguliers de fumier.
L’état du drainage et de semelles de labour, de pseudo-labour et les ornières de passages fréquents en périodes humides sont des éléments fondamentaux de la fertilité. Dans les petites fermes maraîchères, nous ne
Attention à l’excès de fumure
