
Éleveur de moutons, un métier qui attire
La profession de berger s’est modernisée : suivi électronique du troupeau, caméras dans les étables, pose-dépose rapide de clôtures mobiles électrifiées…
La profession de berger d’aujourd’hui attire de plus en plus les jeunes éleveurs : facilité de conduite des troupeaux, soutien de la Pac, capitaux plus abordables par rapport au gros bétail, accessibilité aux femmes et aux néo-ruraux, ou encore conciliation avec une autre activité professionnelle sont autant de caractéristiques qui séduisent. Un éleveur professionnel ovin à en moyenne 10 ans de moins qu’un agriculteur wallon, constate le Collège des producteurs.
Le mouton, acteur de la transition agroécologique
En parallèle à la production de viande et lait, l’éleveur de moutons wallon développe des services rendus à l’agriculture et à l’environnement : pâturage des terres de cultures (intercultures, céréales, betteraves, colza…), de zonings ou autres terrains publiques ou privés nécessitant un entretien, de terrains difficiles d’accès (talus en bord de chemin de fer, herbe sous des panneaux photovoltaïques…), ou encore de pépinières de sapins, de vignes, de vergers…
Le mouton wallon d’aujourd’hui, et encore plus de demain, consomme une biomasse jusque-là souvent peu à non valorisée, en multipliant les bénéfices pour les terres pâturées et l’environnement : épandage de matière organique et réduction de l’utilisation de fuel et produits phytosanitaires, diminution de la pression en ravageurs…
« Et pour l’éleveur de moutons, il s’agit d’une accessibilité à la terre… sans terres ! Une autonomie alimentaire revisitée pour l’exploitation agricole, à travers des partenariats « gagnant-gagnant » entre des éleveurs de moutons et des agriculteurs ou autres propriétaires qui prêtent leurs terres », poursuit le Collège des producteurs.
L’exemple du pâturage des terres de culture illustre ce rôle de l’ovin : pratique quasi inexistante en 2015, on estime que plus de 2.000 ha de terres de cultures sont aujourd’hui pâturés par les ovins, dont quelque 1.000 ha à travers des partenariats. Ils peuvent ainsi valoriser les « déchets » (ou résidus) des intercultures, betteraves, colza… tout en embellissant le paysage ! Sans oublier les atouts agroécologiques précités.
L’agneau… pas si petit que ça !
La viande d’agneau qui se retrouve traditionnellement sur notre marché à Pâques, provient en fait d’animaux de trois à quatre mois qui sont élevés en bergerie durant l’hiver et qui pèsent déjà près de 40 kg, soit la moitié du poids adulte.
Les professionnels (bouchers et éleveurs) utilisent le terme technique « agneau » pour désigner un animal qui couvre la période de 0 à 12 mois. Et ce même si l’agneau/agnelle est déjà mature sexuellement à partir de 6-7 mois. Les très jeunes agneaux que l’on voit en prairie au printemps sont en fait des agneaux d’herbage. Ceux-ci seront élevés à l’herbe durant les mois de printemps et d’été et seront ensuite présents de septembre à décembre dans les étals des bouchers.
La production « d’agneau de lait » est anecdotique en Wallonie
« Dans les méthodes de production de viande d’agneau en Wallonie, les animaux ne sont pas abattus avant la période de diversification alimentaire », explique encore le Collège des producteurs.
Les agneaux exclusivement nourris au lait qui sont présents en boucherie ou proposés par l’Horeca, sont donc presque exclusivement importés.
