l’avenir d’une Voie Européenne
au niveau mondial

Le poids écrasant d’un système économique et politique en panne
Et pourtant, aujourd’hui, ce bastion tremble. Non pas à cause d’une prétendue révolution de la conscience collective, mais du poids écrasant d’un système économique et politique en panne. On s’indigne à la vue de quelques images chocs et tronquées, on stigmatise des éleveurs qui, il faut le rappeler, ne maîtrisent ni leurs prix de vente, ni leurs marges, ni la plupart des conditions dans lesquelles ils doivent travailler. Les politiques encadrant l’élevage, ce sont nos choix sociaux, nos désirs de consommation qui les imposent. Et pendant que les projecteurs se braquent sur la moindre dérive, on ignore ceux qui se battent chaque jour, ceux qui parfois n’y résistent plus et disparaissent, laissant derrière eux un vide humain et professionnel irréparable. Une ferme d’élevage bovin disparaît chaque jour en Belgique.
Nous perdons un savoir-faire unique
Ce n’est pas un secret : ce sont les agriculteurs qui nous nourrissent, directement ou indirectement, quelle que soit la longueur du circuit, qui investissent dans les mises aux normes et changements de réglementation. Ce sont eux qui après avoir tout fait, sans reconnaissance de la société, renoncent. Et avec eux, ce sont les vétérinaires en élevage qui, un à un, jettent l’éponge. Nous perdons ainsi un savoir-faire unique, une expertise scientifique et agricole sans égale, établie sur plus de sept millénaires de culture sédentaire. L’agriculture européenne, la plus ancienne au monde, n’est pas tombée du ciel : elle est le fruit de la Renaissance, de réformes agraires successives qui ont modelé nos paysages et assuré notre indépendance alimentaire. Aujourd’hui, l’Europe, sous la pression d’une économie de service à bout de souffle, peine à renforcer sa Politique Agricole Commune. Les adaptations successives, les coupes, les injonctions contradictoires, tout cela fragilise notre souveraineté alimentaire.
Réduire l’élevage à une simple ligne de production, c’est nier son rôle
Derrière l’étable, ce sont nos choix de société qui se profilent
Alors que faire ? Se résigner ? Certainement pas. Il est temps d’écouter ceux qui, sur le terrain, savent de quoi ils parlent. Il est temps de soutenir celles et ceux qui ont fait de l’élevage une discipline exigeante, rigoureuse et éthique. Il est temps de redonner à nos fermes la capacité de se projeter dans l’avenir, de renforcer nos filières, d’encourager nos vétérinaires à se spécialiser sans craindre pour leur survie économique, et de cesser d’accabler ceux qui produisent notre alimentation.
L’enjeu n’est pas mince : derrière l’étable, ce sont nos choix de société qui se profilent. Voulons-nous conserver une agriculture européenne pérenne, ancrée dans l’histoire, protectrice de nos sols et garante de notre autonomie ? Voulons-nous préserver des générations de savoir-faire, transmettre ce lien intime entre l’animal, le sol, et l’homme ? Ou laissons-nous le champ libre à une dépendance alimentaire, à des terres artificialisées et à la disparition définitive de notre patrimoine agricole ?
S’améliorer, encourager, préserver, valoriser et soutenir
Offrons à nos vétérinaires la fierté de poursuivre leur mission
