les traitements et de favoriser le développement du datura
stramoine. Voici les conseils de la Fiwap.

Optimiser le désherbage
Le stade de la pomme de terre est l’élément décisif du début des traitements de désherbage. Il est inutile de traiter si celles-ci ne sont qu’au stade point blanc. Il est donc préférable d’attendre le stade 4-5 cm des germes.
De plus, beaucoup de matières actives sont capables de détruire des adventices jusqu’au stade cotylédonaire. Il est également possible d’ajouter 50 l d’azote liquide pour avoir l’effet chalumeau et aussi pour alourdir les gouttes.
Pour adapter au mieux son désherbage, tenir compte de la flore dominante de la parcelle est indispensable (c’est d’ailleurs un principe de la lutte intégrée) ainsi que de se référer au tableau des herbicides de la liste phyto du Centre pilote pomme de terre.
Idéalement, il faut au minimum trois matières actives différentes dans la bouillie pour avoir un spectre le plus large possible. Il est aussi important de veiller à la sensibilité variétale à la métribuzine.
À tout cela s’ajoute le respect des hauteurs de rampes qui permet d’obtenir un bon cône de diffusion du jet pour une répartition homogène sur le haut comme sur les flancs de buttes.
Un manque d’eau
Les désherbages risquent d’être compliqués cette année. En fonction des précédents et des techniques culturales, les buttes de pomme de terre peuvent être bien lisses ou grossières. Elles ne sont toujours pas rassises par manque de pluie. Le risque d’effritements des buttes par les lapins, lièvres, corneilles, faisans et autres animaux est toujours d’actualité.
Si l’absence d’eau fait que les produits racinaires travaillent moins bien, des corrections seront probablement nécessaires. Il est toujours possible de mettre un produit à base de pyraflufen-éthyle en plus dans la bouillie, ce qui permettra, en cas de précipitation insuffisante, de détruire des adventices déjà présentes au moment du désherbage.
Envahissante et toxique
Autre problématique en année sèche : le datura stramoine dont les levées sont échelonnées d’avril à septembre. Il est indispensable d’identifier la plantule au plus vite pour réduire les risques de développement, de floraison et la production de bogues contenant les semences.
Pour lutter contre cette plante il faut obligatoirement des matières actives dont la rémanence est longue. Parmi celles-ci, on peut citer : flufénacet, métribuzine, clomazone, métrobromuron (tableau 1).
Le datura peut produire jusque 2.000 graines par pied et devient donc rapidement envahissant. Ses graines ont une durée de vie d’environ 40 ans dans le sol et ne sont pas impactées par le labour.
Toutes les parties de la plante sont toxiques, au toucher et à l’ingestion, aussi bien pour l’homme que pour le bétail.
La présence de datura dans une parcelle peut restreindre le choix des cultures si les risques de contamination de la récolte sont élevés.
Prévenir sa propagation
La lutte doit se faire par une combinaison de différentes techniques.
La première consiste à éviter l’introduction de l’adventice dans la parcelle, en prenant des précautions lors des récoltes. Cela passe notamment par la prévention de la dissémination des graines via les machines, les moyens de transport ou le retour de terres au champ.
Une rotation longue avec alternance de cultures d’automne et de printemps ainsi que la lutte mécanique (à la rasette), quand la zone infestée est restreinte, restent des pratiques très efficaces.
Il est également possible de lutter chimiquement contre le datura quand l’infestation est répandue. Le tableau 1 reprend la sensibilité de l’adventice face aux différents herbicides et fonction du stade de la culture.
Enfin, en culture de maïs comme en pomme de terre, la lutte chimique est possible jusqu’au stade cultural où des herbicides sont disponibles ou jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de passer au pulvérisateur. En betterave, le datura est difficilement contrôlable sauf en semant des variétés tolérantes aux herbicides.
