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Permettre à toutes les Charlotte de vivre du travail qu’elles ont fourni

C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai pu prendre connaissance du courrier de Marc Assin relatant l’histoire de Charlotte (à lire ici). Je comprends sa déception mais je souhaiterais souligner ici la nécessité de ne pas mélanger les débats et d’éviter de tirer des conclusions hâtives et erronées.

Temps de lecture : 2 min

Je perçois toute l’émotion de Charlotte à la lecture de son témoignage et souhaite apporter, ici, un éclairage nuancé à ses questions. Il est vrai, comme bien d’autres femmes, que cette dernière a vécu dans une société qui, historiquement, a tendu à invisibiliser le travail des femmes qui participaient aux activités économiques, tantôt pour leur père, leur frère, tantôt pour leur mari.

C’est pour lutter contre cela que Sabine Laruelle, en 2003, a créé le statut de conjoint aidant indépendant pour permettre à des milliers de femmes d’obtenir reconnaissance, considération et, surtout, une protection sociale propre.

Mais jusqu’à aujourd’hui, il demeurait une injustice, engendrée par des problèmes administratifs, pour celles et ceux qui allaient atteindre l’âge de la pension sans avoir pu prester 30 ans dans le statut créé en 2003. Ils n’auraient pu prétendre à l’accès à la pension minimum : leurs cotisations allaient donc être perdues à cet égard.

Grâce aux modifications que le gouvernement vient de décider, à mon initiative, il sera dorénavant possible pour Charlotte de répondre à la condition d’accès à la pension minimum et ainsi de toucher une pension propre. En effet, sans cette intervention, Charlotte, n’aurait probablement eu aucune pension propre mais son mari aurait eu droit à une pension au taux ménage.

En ce qui concerne le calcul du montant de la pension, celui-ci reflète en réalité le nombre d’années au cours desquelles une cotisation sociale a été payée, le montant de la pension étant le reflet de la carrière professionnelle telle que déclarée.

Je suis très sensible aux injustices exposées dans le courrier de Marc Assin et touché par les inégalités que subissent les femmes au cours de leur carrière. Il est donc important de continuer à travailler au niveau de l’emploi pour permettre d’obtenir une meilleure égalité entre les hommes et les femmes et permettre à toutes les Charlotte de Belgique de vivre pleinement et dignement du travail qu’elles ont fourni.

Je reste à la disposition de Charlotte pour pouvoir étudier de plus près son dossier personnel.

David Clarinval

ministre fédéral de l’Agriculture

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