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Écrémage des betteraves: «Des leçons devront être tirées!»

Comme moi, je suppose que vous êtes nombreux à avoir reçu le mail de la RT cette semaine concernant l’écrémage des tas de betteraves ! Et oui, en effet, chaque saison voit apparaître un nouveau terme ou devrais-je dire une nouvelle contrainte.

Temps de lecture : 3 min

Toutefois, avec une bonne pédagogie tout peut être expliqué mais, selon moi, le sujet est ailleurs… Quand la RT dit : « des leçons devront être tirées ! », à qui s’adresse cette réflexion ?

Aux agriculteurs pour qui le quotidien est de travailler avec les éléments de la nature, les événements successifs en tout genre : crise du Covid, guerre en Ukraine, évolution de la PAC… j’en passe et des meilleures. Ou alors la RT serait-elle en train de prendre conscience que la situation devient complètement absurde et hors de contrôle ?

En effet, voici quelques réflexions :

L’allongement des campagnes contre tout bon sens naturel a été induit pour faire tourner les usines hors saison afin d’en améliorer la rentabilité ; en contrepartie des choses ont été mises en place pour pallier aux inconvénients subis par les agriculteurs dont chacun se fera juge de leur suffisance.

Cette année est une année très particulière, en effet pour rappel les emblavements ont subi une diminution significative due au manque de rentabilité et aux contraintes toujours croissantes de cette culture. L’usine a d’ailleurs fait un geste qu’elle avait toujours prétendu impossible… à savoir… remonter le prix minimum à 38 €. Aujourd’hui, elle s’appuie même là-dessus pour inciter les planteurs à emblaver beaucoup plus soit en contrat additionnel ou même en proposant de racheter du contrat, argumentant que le prix de la betterave de cette année pourrait dépasser les 50 €.

Ceci soit dit en passant, rien n’a été changé dans les fondements du contrat le prix minimum garanti, l’est de façon exceptionnelle par un avenant au contrat et le prix du sucre est la résultante de cette crise.

Je vous laisse deviner ce qui se passera si le prix du sucre ainsi que le prix de la céréale devaient diminuer ! La betterave ne serait-elle rentable que dans des circonstances de telles crises ?

Mais je m’écarte du sujet…

Donc pour résumer, alors que nous sommes en année d’emblavement faible, la campagne est interminable du fait des usines à l’agonie tant elles sont vétustes, avec pannes sur pannes et des retards successifs. Malgré cela, on nous pousse à augmenter nos quantités de façon massive sans pour autant que l’outil ne soit capable d’y faire face, quel paradoxe !

C’est peut-être ce qui différencie les gens de bon sens, des gens qui n’ont que le sens des chiffres.

Je ne vous parlerai pas de toute la problématique du verdissement avec des arrachages aussi tardifs…

En tout cas, il est clair qu’il faudra tirer des leçons de tout cela mais j’imagine que notre syndicat veille au grain.

Un planteur, qui réagit

dans l’intérêt de tous…

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