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Un nouveau cycle de contrôle des pulvérisateurs débute… et s’accompagne d’un ajustement des prix

Le contrôle obligatoire des pulvérisateurs a presque 30 ans et un nouveau cycle de contrôle (le 10ème) démarre en 2023. Celui-ci a pour objectifs d’améliorer l’état de fonctionnement des pulvérisateurs, limiter les contraintes liées à l’inspection (déplacement, durée du test, coût), effectuer un contrôle objectif et identique sur l’ensemble du territoire, réaliser des mesures précises et reproductibles, fournir à l’utilisateur des informations claires et indiscutables concernant les réparations à effectuer sur son pulvérisateur et, enfin, disposer d’un contrôle financièrement autoportant.

Temps de lecture : 4 min

Le Centre wallon de recherches agronomiques (Cra-w), au travers du Service d’Inspection des Pulvérisateurs (SIP), est responsable depuis 1995 de la réalisation du contrôle obligatoire des pulvérisateurs pour la Région wallonne. C’est l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) qui coordonne ce contrôle pour l’ensemble du pays, contrôle qui est encadré au niveau international par la Directive 2009/128 du Parlement européen et du Conseil du 21 octobre 2009.

Un Comité directeur, regroupant plusieurs acteurs (Afsca, Ilvo, Cra-w, syndicats agricoles et des entrepreneurs, fédération des constructeurs et administrations régionales) se réunit annuellement afin de faire le point sur le contrôle des pulvérisateurs en Belgique sur les plans techniques et financiers.

S’adapter à la situation actuelle

L’équilibre financier du SIP n’était plus atteint de manière récurrente. En cause ? Le prix demandé aux utilisateurs ne permettait plus de couvrir la totalité des frais engagés pour gérer l’inspection. Le Cra-w a dû proposer des solutions afin de pérenniser d’un point de vue financier l’activité sur le moyen et le long terme.

Plusieurs diminutions de charges ont été mises en œuvre dont la principale concerne le personnel. Le SIP fonctionnera dorénavant avec une seule équipe de trois inspecteurs (au lieu de deux équipes avec deux agents). Cette réduction permettra également à terme de ne plus utiliser qu’une seule camionnette avec réduction des charges d’investissement et de fonctionnement.

Seules, ces réductions des dépenses ne permettent malheureusement pas d’équilibrer le budget à moyen terme notamment au vu des indexations salariales obligatoires et de l’évolution du parc des pulvérisateurs wallons. Le SIP est confronté à une diminution constante du nombre de pulvérisateurs d’environ 2 %/an, couplé à une complexification des machines et une augmentation de leur taille. En effet, le nombre de pulvérisateurs de plus de 24 m a augmenté depuis 1995 et représentait plus de 35 % du parc wallon en 2022.

Malgré la diminution progressive du nombre d’inspections à réaliser, la longueur totale de rampe à devoir contrôler reste similaire. S’il était justifié en 1995 de fixer un plafond au prix du contrôle pour les appareils de 24 m, il ne correspond plus à la situation actuelle. Il a fallu rendre cohérent le prix demandé avec la durée effective du contrôle qui est plus importante pour les grandes largeurs.

Des appareils plus complexes à contrôler

Les appareils de grande largeur sont plus complexes à contrôler et prennent davantage de temps. Ils sont systématiquement équipés d’une régulation DPAe. Il y a davantage de buses à tester (deux par mètre de rampe supplémentaire) en sachant que ces pulvérisateurs sont presque systématiquement équipés de pentajets (= 10 buses/m de rampe additionnel). Le nombre de sections est également plus élevé impliquant davantage de pressions à devoir mesurer.

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Cra-w

Une estimation du coût par mètre de rampe supplémentaire a été réalisée pour le temps additionnel passé lors des inspections ; le montant est d’environ 9 €/m de rampe. Cette valeur est en concordance avec le prix additionnel demandé par mètre de rampe pour les largeurs entre 12 et 24 m. De manière à intégrer le coût réel de contrôle pour les grands appareils, le plafond fixé à 24 m en 1995 a été déplacé à 40 m pour ce dixième cycle.

Le prix de base (appareil ≤ 12 m) demandé par inspection n’était également plus en concordance avec les charges réelles ; une augmentation du prix d’environ 25 €/inspection a été appliquée.

Le tarif qui sera appliqué au cycle 10 est proposé au tableau 1.

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Un mal nécessaire

Toute augmentation n’est évidemment jamais la bienvenue d’autant plus lorsque la situation est déjà difficile dans le secteur et que la conjoncture externe n’est pas favorable. Le SIP a fait un travail d’analyse complet et détaillé avant de proposer ces solutions au Comité directeur qui a validé les propositions avancées. Sans ces adaptations budgétaires, le risque de devoir stopper l’activité du contrôle obligatoire des pulvérisateurs était bien réel.

Le tableau 2 présente le coût de l’inspection ramené à l’hectare cultivé suite à l’application des nouveaux tarifs.

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Le SIP espère que les agriculteurs comprendront que ces nouveaux prix étaient une nécessité et qu’ils ont été calculés au plus juste afin de réduire l’impact financier au minimum.

D’après le Service d’Inspection des Pulvérisateurs

Cra-w

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