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En escourgeon, le stade dernière feuille déployée, repère pour le T2, a été atteint

Si les escourgeons poursuivent leur développement, atteignant en majorité le stade BBCH 39, il en va de même pour la rouille naine… L’heure du T2 a donc sonné, et on tentera de l’appliquer avant le retour des pluies.

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Les escourgeons sont pour la plupart au stade dernière feuille entièrement dégagée (BBCH 39), mais d’autres sont encore un peu à la traîne et n’affichaient, en date du 28 avril, qu’un stade dernière feuille pointante (BBCH 37). La rouille naine poursuit son ascension des étages foliaires (F2 définitives infectées) dans les parcelles qui n’ont pas été traitées. La rhynchosporiose et l’helminthosporiose ne montrent, elles, aucune progression depuis la semaine dernière et les sévérités observées restent très faibles.

L’oïdium est toujours présent mais de manière anecdotique. Quant à la ramulariose, elle était observée en 2022 mais à faible pression. Son retour en 2023 est par conséquent envisageable mais il n’est actuellement pas possible de prévoir ni son intensité ni son moment d’infection.

Efficacité et sauvegarde des matières actives

Une protection fongicide complète doit être envisagée dans les parcelles d’escourgeon ayant atteint le stade dernière feuille déployée (BBCH 39), avant le retour des pluies. Ce traitement fongicide se doit d’être complet afin de protéger ladite dernière feuille jusqu’à la fin de la saison culturale.

Afin d’éviter l’apparition trop rapide de résistance au sein des pathogènes suite à l’application de produits de protection des plantes, il est conseillé de ne pas appliquer deux fois le même triazole par saison ; de n’appliquer une strobilurine qu’une seule fois par saison ; et de n’appliquer un SDHI qu’une seule fois par saison.

Une fois ces règles bien en tête, il est maintenant possible de déterminer quel type de produits de protection pourrait être utilisé pour ce traitement à la dernière feuille (T2). La solution se basera principalement sur un produit contenant un triazole (prothioconazole, mefentrifluconazole, tebuconazole, metconazole). En effet, les triazoles seront capables de calmer l’infection de rouille naine (et de rhynchosporiose). Le prothioconazole est le triazole de référence contre les maladies de l’escourgeon. C’est également le seul encore efficace contre l’helminthosporiose. Attention cependant, si un produit à base de prothioconazole a été utilisé pour le T1, il faudra choisir une solution ne contenant pas cette substance active pour le T2.

En plus du triazole, il est également grandement recommandé d’utiliser un SDHI (bixafen, fluopyram, fluxapyroxad et benzovindiflupyr) afin de profiter de sa rémanence d’action. Enfin, l’ajout d’une strobilurine (pyraclostrobine, azoxystrobine, fluoxastrobine ou trifloxystrobine) permet de renforcer l’efficacité à la fois contre la rouille naine et l’helminthosporiose. Cependant, si cette famille de substance active a déjà été utilisée en T1, elle ne pourra plus être appliquée en T2. Les strobilurines ne sont à utiliser que sur les variétés très sensibles à la rouille naine et/ou à l’helminthosporiose.

La modulation de dose n’est dans ce cas-ci pas recommandée afin de ne pas diminuer la rémanence d’action de la solution utilisée.

Fertilisation et régulation

Pour rappel, du côté de la fertilisation, le stade BBCH 39 correspond également à l’application de la dernière fraction azotée. De même, c’est à ce stade que les produits à base d’ethephon peuvent être appliqués ; une régulation d’autant plus importante que les conditions de l’année augmentent le risque de verse.

D’après C. Bataille,

Groupe « maladies », Cepicop

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