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Cette météo qui nous guide… et nous intimide!

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Après un hiver pluvieux et sombre – voire interminable diront certains –, le printemps a finalement pointé le bout de son nez. Enfin un rayon de soleil, certes pas toujours aussi chaud qu’espéré, mais suffisant pour mettre en branle les campagnes. Les semis betteraviers ont démarré, à un rythme variable selon les régions, avec un retard de plusieurs semaines par rapport à l’année dernière. Pour certains, la situation globale est sous contrôle, lesdits semis se conjuguant avec les soins aux céréales, sans grand stress.

Pour d’autres, l’avancée de la saison laisse entrevoir de longues journées (voire de courtes nuits…). Préparation des terres et plantation des pommes de terre, semis de maïs… prendront place parmi d’autres travaux dans l’agenda, dès les betteraves en terre. Gageons que la météo demeure au rendez-vous, sans quoi la saison pourrait sembler interminable, alors qu’elle ne fait que débuter.

Du côté des éleveurs, les troupeaux ont, fort heureusement, déjà pu rejoindre les prairies. La météo de ces dernières semaines a néanmoins forcé les agriculteurs à veiller avec grande attention à la bonne portance des parcelles pâturées.

C’est le propre du métier : s’adapter à la météo, faire table rase du calendrier des années précédentes et se demander de quoi seront faits les mois qui viennent.

Et sur ce dernier point, les inquiétudes sont de mises… Au sud de l’Europe, l’Espagne fait face à une vague de chaleur d’une précocité et d’une intensité sans précédent, faisant tomber les records de températures les uns après les autres. On parle en effet de températures allant de 35 à 40ºC, soit plus de 15ºC supérieures aux normales saisonnières.

La France, quant à elle, se prépare à une sécheresse hors norme, probablement pire que celle vécue l’été passé. Fin avril, 20 départements de France métropolitaine sur 96 étaient déjà confrontés à des restrictions d’eau. Pour ne rien arranger, dans son rapport du 1er avril, le Bureau de recherches géologiques et minières indiquait que « 75 % des niveaux des nappes phréatiques restent sous les normales mensuelles, avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas ».

De là à observer pareille situation chez nous ? Interrogé par nos confrères du journal Le Soir, David Dehenauw (Institut royal météorologique) se voulait rassurant. « Une canicule en Belgique dans les prochaines semaines est très improbable, voire impossible », affirmait-il. Pour l’été, par contre, le météorologue ne s’avance guère.

Et c’est bien à ce niveau que des craintes apparaissent… Les prairies seront-elles une nouvelle fois roussies ? Les rendements en maïs seront-ils décevants ? Faudra-t-il entamer le stock de fourrage plus tôt que prévu ? Verra-t-on une nouvelle fois les rendements des pommes de terre fléchir ? Autant de questions, et aucune réponse… Mais un constat clair : voici quelques années encore, elles ne se posaient pas à l’entame de la saison, et encore moins de chaque saison. Les agriculteurs doivent désormais vivre avec cette incertitude climatique, à la fois intimidante et inquiétante. Et s’adapter, une fois encore… Mais ne l’a-t-on pas déjà écrit ? C’est le propre du métier !

J. Vandegoor

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