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Le melon: une touche parfumée dans le potager, pour qui saura le choyer

Le melon se cultive en serre ou en couche, tandis qu’en plein air, les résultats dépendent de la météo… C’est pourquoi les jardins protégés des vents et du nord sont mieux adaptés que ceux en plein-vent. L’avantage de produire ses propres melons est que le délai entre la récolte et la consommation est réduit. La cueillette, en outre, peut se faire à la maturité idéale, lorsque le fruit dégage un agréable parfum.

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Sur le marché, il existe de nombreuses variétés de melons, traditionnelles et améliorées. Les progrès constatés dans les quarante dernières années sont remarquables. Dérivées des types Cantaloup, Charentais, brodés ou des sucrins (dont le Petit-Gris de Rennes qui s’adapte bien chez nous) ou bien d’autres types aux formes, couleurs et saveurs particulières, nous devons choisir pour notre région des variétés rustiques et plutôt précoces. Les variétés modernes sont à loge centrale réduite.

Les hybrides récents présentent une certaine tolérance à l’oïdium et aux fusarioses.

Nous pouvons comparer les variétés, les tester. L’avantage de l’élevage personnel des plantules est le large choix variétal. En jardinerie, nous pouvons acheter des plantes déjà élevées, avec un choix variétal un peu plus limité. Il existe également des plants greffés, mais leur intérêt est surtout important pour les professionnels ayant des difficultés à respecter une rotation suffisamment longue dans leurs serres tunnels.

En Belgique, préférons les variétés hâtives.

Le semis, de fin février à début mai

Le melon est semé de fin février à fin mars pour être planté en serre en mai. Il peut aussi être semé jusque début avril pour être planté sous chenilles ou sous couches début juin. Nous semons les fruits destinés à la culture en plein air en avril et jusqu’au tout début mai.

Les melons sont d’abord semés en terrine à chaud. La germination se passe au mieux à 25ºC. L’opération se fait donc dans la maison ou sur tablette chauffante.

Quand les plantes ont levé et commencent à former leur première vraie feuille, nous les transplantons dans des godets de 7 ou 8 cm, de diamètre. Lorsque les racines des plantes commencent à sortir sous les godets, nous les transplanterons à nouveau dans des pots d’environ 15 cm de diamètre. L’objectif de ces opérations est de réduire la surface occupée au moment où l’élevage occupe de la place dans un endroit chaud.

Les derniers semis sont réalisés directement en godets de 7 ou 8 cm de diamètre. Les plantes seront placées directement sur le site de culture. À moins que la météo ne soit capricieuse et qu’il faille aussi transplanter provisoirement dans un pot plus grand.

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La taille, une spécificité du melon

Une des particularités de la culture de melons est la taille des plantes. Chaque horticulteur a sa technique. En voici une qui convient bien pour nos jardins de Wallonie, une autre pour ceux qui disposent d’une serre et une troisième, simplifiée, pour les variétés modernes.

Rappelons tout d’abord que le melon est une cucurbitacée et qu’il développe des tiges qui s’allongent rapidement (on les appelle tiges coureuses). Après avoir germé et épanoui ses deux feuilles cotylédonaires, la tige produira, en s’allongeant, les vraies feuilles une à une.

Ce sont les fleurs mâles qui se forment en premier sur la tige. Par la taille, nous essayons de favoriser la formation un peu plus rapide des fleurs femelles. Les variétés ne réagissant pas toutes de la manière, leur taille peut être différente. En général, les anciennes variétés sont taillées en trois phases. Les variétés hybrides le sont en deux phases. Mais ce n’est pas une règle absolue.

La première taille est décidée lorsque  le melon forme  sa 4 ème  vraie feuille.
La première taille est décidée lorsque le melon forme sa 4 ème vraie feuille.

Pour les variétés anciennes, au stade  d’apparition de la 4 ème  feuille, le melon  est taillé pour ne laisser que deux feuilles. Les feuilles cotylédonaires sont enlevées. A l'aisselle de ces deux feuilles se développeront deux tiges de second ordre.
Pour les variétés anciennes, au stade d’apparition de la 4 ème feuille, le melon est taillé pour ne laisser que deux feuilles. Les feuilles cotylédonaires sont enlevées. A l'aisselle de ces deux feuilles se développeront deux tiges de second ordre.

  Les variétés anciennes

Pour les variétés anciennes, la taille se fait en trois moments. Lorsque la plante a 4 vraies feuilles, on l’étête en ne laissant que deux vraies feuilles. Nous profitons de cette manipulation pour enlever aussi les feuilles cotylédonaires, désormais peu utiles.

La plante ne tardera pas à développer les tiges de second ordre, au départ de bourgeons situés à la base de ses deux vraies feuilles restantes. Lorsque lesdites tiges auront produit chacune cinq vraies feuilles, nous les étêtons à leur tour pour ne laisser que trois vraies feuilles sur chacune des deux tiges.

Lors des jours suivants, la plante produira des tiges de troisième ordre. Celles-ci conviennent bien, physiologiquement parlant, pour porter des fleurs femelles en plus des fleurs mâles. Lorsque la fécondation aura eu lieu, lorsqu’un fruit sera bien présent et en début de grossissement (3 à 4 cm de diamètre), nous allons à nouveau étêter chacune des six tiges en ne laissant à chacune qu’un à deux fruits et deux feuilles au-delà du dernier fruit.

La taille se résume donc à des étêtages réalisés à trois moments du début de la croissance des plantes.

  La taille pour les variétés modernes

La taille est plus facile : nous étêtons les plantes au stade quatre feuilles pour obtenir le développement de deux tiges de second ordre. Nous laissons celles-ci se développer jusqu’à la limite de la couche, de la chenille ou le sommet de la serre en cas de palissage vertical.

Les fleurs femelles apparaissent assez vite sur les tiges de second ordre.

L’étage des tiges se fera en laissant deux feuilles au-delà du dernier fruit.

  La taille en culture palissée, en serre

La plante sera taillée à quatre vraies feuilles pour n’en laisser que deux.

Les deux tiges de second ordre qui se développeront seront guidées le long de deux bambous ou de deux fils verticaux suspendus dans la serre. Elles seront arrêtées dans leur développement lorsqu’elles atteindront le toit de la serre. On peut supprimer les fruits sur les 50 cm de la base des tiges.

Favoriser les lieux bien exposés

Nous choisirons un endroit bien exposé du jardin. Les températures de 18 à 22ºC conviennent bien à la culture du melon. Par exemple près d’un mur protégeant les plants des vents du Nord. Un châssis réchauffera un peu les plantes au moins durant les premières semaines. Un abri de type chenille maraîchère convient parfaitement aussi, afin de gagner les quelques degrés que nous n’avons pas encore au début de l’année. Les melons en serre peuvent aussi être cultivés à plat ou palissés (un peu comme les tomates). Nous prévoyons une densité d’un plant qui donnera deux tiges par m².

Le sol doit être bien drainé pour éviter les pourritures de racines. Les arrosages seront réguliers, en évitant de saturer la terre, ce serait néfaste en favorisant les maladies liées au sol. Sous chenilles ou sous serre, nous arrosons deux fois par semaine, à raison d’environ une dizaine de litres par m² depuis le début de la fructification et durant le grossissement des fruits. Les arrosages seront trois fois moins importants de la plantation à la fructification (pour prévenir l’apparition de maladies du pied) et de la maturation à la récolte (les fruits seront plus savoureux).

La culture peut être menée verticalement en serre. Mais la culture à plat se justifie aussi, notamment en bordure, près de la bâche de couverture. Le melon peut alors  suivre une production hâtive de fraises, par exemple.
La culture peut être menée verticalement en serre. Mais la culture à plat se justifie aussi, notamment en bordure, près de la bâche de couverture. Le melon peut alors suivre une production hâtive de fraises, par exemple.

On arrose au pied, en évitant absolument de mouiller le feuillage. Le paillage du sol (paille, tontes de pelouse…) permet des économies d’eau et limite le contact des tiges et des fruits avec l’humidité du sol.

Pour les cultures en plein air, n’hésitons pas à cultiver le melon plusieurs semaines dans de larges pots sous abris. Nous ne plantons à l’extérieur que lorsque la température nocturne dépasse les 12ºC.

On garde 3 à 6 fruits par tige de second ordre, soit 6 (culture à plat). En culture palissée, nous en laissons 3 à 4 à la fois par tige. Un pied est développé sur deux tiges. Après les premières récoltes, nous pouvons laisser venir un ou deux nouveaux fruits.

Récolter à pleine maturité

Les récoltes sont possibles en août et septembre.

Chacun a une opinion sur la maturité idéale du melon en vue de sa récolte. Comme nous cueillons juste avant de le consommer, nous attendrons que le pédoncule tende à se détacher de la tige (le pédoncule est entouré d’un léger éclatement plus ou moins circulaire) et que le fruit commence à être moins ferme du côté opposé au pédoncule. Le fruit va bientôt être pleinement parfumé.

Prévenir le développement des maladies

Les maladies du melon les plus fréquentes chez nous sont celles qui s’attaquent au feuillage et aux fruits : le mildiou des cucurbitacées et l’oïdium. Pour prévenir leur développement, il faut éviter absolument de mouiller le feuillage. Nous apportons donc l’eau au pied des plantes sans mouiller le feuillage. Pour la même raison, nous aérons les abris pour éviter la condensation et la rosée sur le feuillage.

L’excès d’eau dans le sol favorise les maladies des racines et du collet (fusariose…).

Les limaces peuvent faire des ravages du stade plantules à la maturation des fruits. Les pucerons sont le plus souvent maîtrisés par les auxiliaires naturels.

F.

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