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Les facteurs à ne pas négliger pour une bergerie au top!

Comment aménager sa bergerie de manière optimale ? Quels sont les éléments à prendre à compte ? Comment s’assurer du confort des animaux ? C’est à ces différentes questions qu’a répondu François Claine, vétérinaire et membre de l’Arsia, lors du forum des éleveurs. Une conférence sur le terrain puisque la bergerie de la Houlette, à Sart-Dames-Avelines, a ouvert ses portes pour l’occasion.

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Aménager sa bergerie ne se fait pas en un claquement de doigts. Plusieurs facteurs doivent être réfléchis avant de se lancer dans cette aventure afin d’être certain d’avoir un endroit confortable pour les moutons et pratique pour les éleveurs.

Tout d’abord, avant même de commencer les travaux, il est primordial de réfléchir à l’orientation du futur bâtiment. Ainsi, pour une bergerie de type bi-pente, comme elles le sont majoritairement, les longs-pans, soit les deux grandes façades, doivent être perpendiculaires aux vents dominants (nord-est/sud-ouest), tandis que le front ouvert doit être orienté vers le sud-est. « C’est réellement l’orientation idéale, même si, je sais que les éleveurs n’ont pas toujours le choix et doivent faire face à différentes contraintes… », indique François Claine.

La raison de ce positionnement est simple : il permettra au bâtiment d’être bien ventilé. En suivant ces indications, l’air pourra être renouvelé en allant d’une façade à l’autre.

En effet, il ne faut pas s’attendre à avoir bien chaud dans une bergerie puisque l’air doit pouvoir circuler à l’intérieur de celle-ci. Une ventilation primordiale, été comme hiver.

« Lorsqu’il ne rentre pas par les longs-pans, il va passer par le faîtage. Les bêtes reçoivent donc ce courant froid sur le dos, ce qui n’est pas optimal pour leur bien-être ».

D’ailleurs, après la théorie, le vétérinaire passe à la pratique. Munis de ses fumigènes, ils indiquent que le nuage de fumée produit par ceux-ci ne doit plus être visible endéans les 10 minutes. Et c’est sous le regard interloqué des moutons de la bergerie de la Houlette que la fumée a disparu dans les temps impartis.

Par ailleurs, pour le confort des agneaux, la température dans la bergerie doit se situer entre 12 et 18 degrés. S’il fait plus froid, il est possible de diminuer le volume d’air et de créer un cocon pour le nouveau-né en mettant un plafond, en géotextile notamment, au-dessus de sa loge. Cela permettra au jeune animal d’avoir plus chaud.

Notons également qu’une bergerie bien isolée sera plus stable au niveau de sa température. « Il faut aussi prêter attention aux bâtiments énormes, comme des cathédrales. Cela peut devenir des gouffres froids, ce qui est problématique pour les agneaux », ajoute l’expert. Notons qu’une étable de plus de 20 m de largeur ne peut bénéficier d’un renouvellement d’air suffisant par la seule intermédiaire de ses longs-pans. Un relais de ventilation devra, dès lors, être prévu.

Une bonne luminosité

Outre l’orientation et la ventilation, un autre élément à prendre en compte est la luminosité. « Historiquement, on disait que 15 à 20 % de la surface en toiture devait servir d’appoint lumineux. Aujourd’hui, avec les bouleversements climatiques et les périodes de canicule, ce système est revu car il peut rapidement créer un effet de serre. Il vaut donc mieux favoriser les inserts lumineux sur les façades ce qui permettra, même en période hivernale de bénéficier d’une bonne luminosité », poursuit François Claine.

Concernant la surface, à présent, il faut réfléchir au calendrier d’occupation du bâtiment, en amont de sa construction, en se posant la question : « Quand les bêtes seront-elles présentes et combien seront-elles ? ». Il est, en effet, inutile de prévoir une bergerie de plusieurs centaines de m2 si tous les animaux ne sont pas rassemblés au même moment. « On conseille 1,2 m2 pour les brebis de petit gabarit et 1,5 m2 pour celles de plus de 70 kg. Bien entendu, cette surface va évoluer si on héberge, notamment, des bêtes gestantes ».

Des animaux qui pourront s’alimenter au cornadis. À ce sujet, est-ce réellement nécessaire de prévoir une place par bête ? La réponse est non, si elles ont accès à une alimentation durant toute la journée. C’est d’ailleurs le cas à la bergerie de la Houlette qui a prévu 77 places pour 100 bêtes. Par contre, si la nourriture est rationnée, les moutons pourront se bagarrer lors de leur repas. Des coups dangereux, surtout pour les brebis en fin de gestation.

Il faudra aussi penser à l’eau, en prévoyant un poste pour 40 à 50 brebis, avec un minimum de deux abreuvoirs par lot. Quant à leur hauteur, ils devront être placés à 70-80 cm du sol pour les brebis et 40 cm pour les agneaux.

Enfin, François Claine recommande de créer un couloir au sein de la bergerie. Une circulation entre les loges, bien pratique qui permettra, entre autres, de faciliter le travail de l’éleveur.

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