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La Commission va retirer sa proposition limitant les pesticides dans l’agriculture

La Commission européenne va retirer sa proposition qui visait une diminution de moitié de l’usage des pesticides d’ici à 2030. Cette proposition est devenue «un symbole de polarisation», a justifié mardi la présidente de l’exécutif, Ursula von der Leyen, face au Parlement européen rassemblé en plénière à Strasbourg.

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La proposition remonte à 2022. La Commission tablait sur une baisse de moitié des pesticides utilisés, pour diminuer l’empreinte écologique de l’agriculture. Mais le texte a été rejeté en novembre dernier par le Parlement européen, alors que les États membres ne parviennent pas non plus à s’accorder sur le sujet au sein du Conseil, a constaté l’Allemande.

Elle va donc proposer au collège des commissaires européens de retirer ce projet. «Pour avancer, davantage de dialogue et une approche différente sont nécessaires. La Commission pourrait faire une nouvelle proposition beaucoup plus mûre, avec la participation des parties prenantes», a déclaré Mme von der Leyen, sans avancer de date.

Il semble plus probable que le dossier revienne sur la table de la future Commission, qui sera formée après les élections de juin. La présidente de la Commission suggère que le débat soit mené dans le cadre du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture, récemment lancé.

Le principal groupe politique au sein du Parlement, le PPE, s’est réjoui de l’annonce d’Ursula von der Leyen, mardi. «C’est un premier signe que la Commission va travailler avec les agriculteurs pour s’attaquer au changement climatique, plutôt que contre eux», estime Alexander Bernhuber, négociateur PPE sur les pesticides.

Le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) a également accueilli positivement la nouvelle. C’est «une bonne chose», assure-t-il, se félicitant de cette avancée «sous présidence belge du Conseil de l’UE».

Le ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval (MR), a lui aussi poussé un «ouf» de soulagement mardi, applaudissant «un pas dans le bon sens» de la part de la Commission. La mesure «engendrait beaucoup de craintes au sein du monde agricole». Elle établissait «des objectifs irréalistes», affirme-t-il. Pour le libéral, la voie à suivre est d’encourager les méthodes de «biocontrôle» et de permettre la pulvérisation de produits phyto par drone, pour une application plus ciblée et donc plus parcimonieuse.

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