Corridagricole
« Toute la journée, ça a été la corrida ! ». La manifestation agricole du 1er février dernier fut vécue de différentes manières par les innombrables protagonistes présents ce jour-là à Bruxelles. Une jeune infirmière m’a livré son ressenti particulier, voix de la terre elle aussi, puisqu’elle est issue d’une famille d’agriculteurs, avec un frère syndicaliste bien présent en front de bandière. Selon elle, paysans et soignants s’épuisent dans un même combat : les uns et les autres sont indispensables, mais souffrent d’un manque flagrant de respect et de reconnaissance. On se rend compte qu’ils existent lors des crises, ou quand ils descendent bruyamment dans la rue ; le reste du temps, on exploite leurs peines sans état d’âme.

Ceci dit, ajoute cette dame, les agriculteurs disposent d’arguments de poids, au contraire des infirmières et médecins. Son frère manifeste sur un tracteur de 200 CV, tandis qu’elle-même ne possède qu’une petite voiture, un « suppositoire d’autobus » rigole-t-elle ! Le John Deere du frangin et tous ses semblables, gyrophares et klaxons en action, offrent un spectacle son et lumière formidable, impressionnant, hallucinant ! Les cohortes de tracteurs inspirent une sainte terreur aux autres usagers de la route, aux forces de l’ordre, et sans doute un petit peu...
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