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Quatre Contrats captage de plus au compteur pour débuter 2024

Au cours du mois de décembre 2023, quatre nouveaux Contrats captage ont commencé. À Olne, Blegny, Profondeville et Nivelles, les agriculteurs vont optimiser leurs pratiques agricoles afin de préserver la ressource en eau.

Temps de lecture : 5 min

Initié en 2018 par la Société publique de gestion de l’eau (SPGE), le projet Contrat captage a connu une fin d’année 2023 bien chargée. Quatre réunions de lancement ont eu lieu au cours des trois dernières semaines. On comptabilise désormais 34 Contrats captage en cours dans toute la Wallonie, couvrant 40 zones de prévention. Pas moins de 630 agriculteurs ont rejoint la démarche, prêts à améliorer leurs pratiques en faveur de la qualité de l’eau.

Le Contrat captage d’Olne

À Olne, le captage de Chinchotte est une galerie drainante de 43 m de long, gérée par la Société wallonne des eaux. La SWDE y prélève 750 m3 d’eau par jour. La concentration en nitrate mesurée dans l’eau de la galerie est relativement élevée, au regard de la norme de potabilité fixée à 50 mg/l. Elle se situe à environ 40 mg de nitrate/l. C’est pourquoi cet ouvrage fait l’objet d’un Contrat captage.

La zone d’alimentation du captage s’étend sur près de 100 ha. Elle est couverte par plus de 50 % de prairies et environ 20 % de cultures. Lors de la réunion de lancement, cinq agriculteurs sur les sept concernés ont répondu présents à l’appel avec la volonté d’agir pour la préservation de l’eau. « Ils réfléchissent et discutent ensemble. C’est bien de constater qu’il y a déjà un esprit de groupe et cette volonté d’avancer ensemble », exprime Laurena Durant, responsable de centre Protect’eau.

Au vu de l’affectation des sols, le programme d’actions va se concentrer sur la gestion des prairies et des rotations culturales. Les pratiques exercées sur les parcelles en monoculture de maïs seront aussi ciblées.

Dans l’eau du captage de Chinchotte, la Cellule diagnostic eau (CDP’eau, Cra-W) a aussi retrouvé des substances telles que la caféine ou des molécules de médicaments. Le périmètre du captage se trouve en zone d’assainissement autonome, ce qui implique qu’une portion du territoire ne dispose pas de réseau d’égouttage. La Commune d’Olne souhaite également améliorer la situation à ce niveau. La sensibilisation des riverains à l’enjeu de l’eau et le placement de systèmes d’épuration individuels (SEI) des eaux usées font partie de la liste des actions à mener. La Commune travaille avec la Société publique de gestion de l’eau (SPGE) à ce propos.

Du côté de Blegny

En région liégeoise, un Contrat captage a aussi démarré à Blegny. Un diagnostic environnemental a révélé la présence de nitrate en trop grande quantité dans l’eau du captage de Saint-André Loneux. L’ouvrage de prélèvement d’eau est une galerie de 220 m de long. La source est gérée par deux organismes : la SWDE et la Compagnie intercommunale liégeoise des eaux (CILE). Environ 180 m3 d’eau potable par jour y sont produits.

Suite à la réunion de lancement, cinq agriculteurs se sont engagés. Quant au territoire concerné, il mesure 100 ha, dont 90 % sont affectés à l’agriculture. La plupart des terres agricoles sont des prairies. L’enjeu va être d’améliorer la gestion de la fertilisation en prairie et en culture de maïs. Une prairie surpâturée ou surfertilisée peut impacter négativement la qualité de l’eau. « Je suis curieux d’avoir une approche plus technique pour mes prairies. Avec une analyse de sol, nous pourrions avoir un rendement plus productif et de qualité, tout en piégeant mieux l’azote. J’ai entendu parler de ce qu’ils ont fait dans le Contrat captage de Cornesse, cela semblait vraiment intéressant ! », raconte Benoit Geron, agriculteur à Charneux.

Pour Profondeville

Un Contrat captage a également démarré du côté de Profondeville et Anhée. Trois sources émergentes sont touchées par des contaminations au nitrate. Deux de ces ouvrages sont gérés par l’Association intercommunale des eaux de la Molignée (AIEM). Le troisième captage est géré par la SWDE. Les analyses réalisées dans ces sources révèlent des concentrations entre 30 et 40 mg de nitrate/l.

La zone de Contrat captage s’étend sur 205 ha. Elle est principalement couverte de prairies (38 %) et de terres arables (35 %). Les surfaces forestières occupent aussi un quart du territoire. La pression exercée sur les captages provient essentiellement de l’agriculture. Il n’y a presque pas d’habitation sur la zone.

Lors de la réunion de lancement, organisée le 14 décembre 2023, quatre agriculteurs se sont engagés. Ensemble, ils vont trouver des solutions à long terme pour améliorer la qualité de l’eau sur cette zone.

À Nivelles

Dans le Brabant wallon, une dizaine d’agriculteurs étaient présents à la réunion de lancement et se sont engagés pour la préservation de la qualité de l’eau.

À Nivelles, la problématique est double. Le diagnostic révèle des contaminations au nitrate et aux produits phytopharmaceutiques dans l’eau des captages. Les sites de prélèvements concernés sont Baulers et Nouvelles Clarisses. En tout, quatre points de prélèvement sont touchés : trois galeries et un puits. La SWDE gère ces ouvrages. Historiquement, des contaminations importantes ont été détectées. Aujourd’hui, la concentration en nitrate a diminué et reste stable. Du côté des pesticides, le chloridazon est la principale substance active problématique retrouvée. Il était utilisé en betterave et en oignon mais a été retiré du marché en 2021.

La zone d’alimentation des captages a été délimitée et s’étend sur 810 ha. Le milieu urbain couvre 40 % de la zone et l’agriculture en occupe 55 %, dont 43 % de cultures et 11 % de prairies. Les captages sont principalement situés dans le paysage rural. Les contaminations semblent être essentiellement d’origine agricole, bien que l’impact du milieu domestique ne soit pas exclu.

Et après ?

La prochaine étape pour ces quatre nouveaux Contrats captage consiste en une deuxième rencontre avec les agriculteurs engagés. Ils auront alors l’occasion d’échanger et proposer des solutions à long terme, qu’ils peuvent mettre en place pour diminuer l’impact de leurs pratiques sur la ressource en eau. De cela, il en découlera un programme d’actions à concrétiser pour les trois prochaines années.

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