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Suivi du rendement et de la qualité des pommes de terre: rendement et calibre sont influencés par la précocité des plantations

Au 29 juillet, les rendements moyens étaient estimés à 38,3 t/ha en Fontane. Le PSE moyen est, lui, évalué à 372 g/5 kg tandis que la tubérisation est à peine correcte. Ceci dans un contexte de perspectives de marché négatives, qui doit conduire les producteurs à privilégier la qualité à la quantité.

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Ce premier prélèvement d’échantillons a été réalisé du 28 au 31 juillet, dans l’objectif de suivre l’évolution des rendements et de la qualité en culture de pommes de terre. Il ne concerne toutefois que Fontane. En effet, celle-ci étant la principale variété produite en Belgique, elle sera échantillonnée toutes les deux semaines, contrairement à Challenger, Innovator et Bintje qui ne connaîtront plus qu’un seul prélèvement, après défanage. Markies, elle, ne sera pas échantillonnée cette année.

Des plantations particulièrement précoces

Au total, 35 parcelles ont été échantillonnées en Wallonie et en Flandre. Celles-ci ont été plantées entre le 26 mars et le 8 mai, avec une date moyenne au 12 avril. En détail, cela donne les périodes de plantation suivante : deux parcelles en mars, 31 en avril et deux en mai. Une plantation aussi précoce, ininterrompue, régulière et réalisée dans de (très) bonnes conditions de sol a rarement été vécue. Il en a résulté une levée globalement excellente, malgré la sécheresse ponctuelle observée en mai et juin (moins de 100 mm sur ces deux mois pour l’essentiel des zones de production belges de pomme de terre).

La date moyenne de plantation, cette saison, est plus précoce de sept semaines par rapport à l’an dernier. Elle l’est aussi de près de trois semaines par rapport à la moyenne des cinq dernières années (1er  mai). Cette saison s’apparente donc aux années 2011 et 2017 en termes de précocité.

La majorité des terres a été plantée en calibres « nobles » 28-35 mm (10 parcelles) et 35-50 mm (16 parcelles). Seules deux terres ont été plantées en plants coupés (50-60 mm ou 55-60 mm). Ce qui contraste nettement avec l’an dernier (16 parcelles sur 34 étaient implantées en plants coupés).

Une tubérisation qualifiée de faible

La tubérisation moyenne est plutôt faible, avec 12 tubercules par plante, mais identique à la saison dernière. Le plant de petit calibre (28-35 mm) montre 8 tub/plante ; le calibre 35-50 mm montre 14 tub/plante ; le plant coupé mène, en moyenne, à 15 tub/plante.

La densité de plantes levées est normale, avec 38.500 plantes par ha observées. Le nombre de tiges par plante est inférieur à la « normale » et ce, quel que soit le calibre utilisé. Cela est sans doute dû à l’usage de plants relativement jeunes physiologiquement (suite aux plantations précoces).

33-synthède de croissance fontane

Le calibre semble au rendez-vous

Au 29 juillet, soit après 107 jours de croissance, Fontane affichait un rendement brut moyen de 38,3 t/ha (tous calibres, tare comprise), variant de 19 à 57 t/ha. Six parcelles dépassaient déjà 50 t/ha ; huit n’atteignaient pas encore 30 t/ha.

Par rapport à la date de prélèvement, le rendement actuel est le plus élevé des six dernières années, conséquence logique des plantations précoces. La différence avec la moyenne pluriannuelle est de l’ordre de 10 t/ha, mais avec 19 jours de culture supplémentaires. Par rapport à l’an dernier à la même semaine, le rendement est deux fois plus élevé.

Sur base du nombre de jours de croissance, le rendement actuel est dans la moyenne pluriannuelle et très semblable à 2024 et 2021. Seule 2023 a fait mieux avec de l’ordre de 4 t/ha de plus (tableau 1).

Les cultures montrent déjà un beau calibre, avec une moyenne de 77 % de 50 mm+ sur le 35 mm+ (soit 30 t/ha). Cette proportion varie entre 40 et 94 % selon les parcelles. La moyenne quinquennale de calibre après 107 jours de croissance est de 69 %, soit 29 t/ha. Seules cinq parcelles n’atteignaient pas la norme de 60 %. Par contre, on trouve déjà du 70 mm+ sur 24 parcelles. Il sera donc nécessaire d’être attentif aux cœurs creux en fin de croissance.

Le PSE moyen est estimé à 372 g/5 kg, variant entre 288 et 454 g/5 kg. Douze parcelles restent sous la barre de 360 g/5 kg. Trois parcelles sont même sous 300 g/5 kg en raison soit de rejet conséquent, soit de plantation « tardive » (mai). Sept parcelles dépassent 400 g/5 kg.

La qualité, plutôt que le rendement

La plupart des parcelles ne montraient aucun signe de sénescence, tandis que les autres étaient cotées entre 5 et 15 % de feuillage sénescent. Le potentiel de croissance reste donc important, tant en rendement qu’en teneur en matière sèche, surtout suite aux pluies régulières tombées fin juillet – début août.

Les hautes températures de fin juin ont entraîné du rejet en culture (germination des tubercules formés) sur une minorité de parcelles. Les comptages (réalisés seulement sur les parcelles situées en Flandre) montraient quatre parcelles (sur 16) avec plus de 5 % des tubercules primaires atteints, et en moyenne 23 %. Il s’agit essentiellement de la formation de stolons (avec ou sans tubercule secondaire), mais aussi de déformations en poupée.

La tare pomme de terre (vertes, difformes, crevassées, pourries) est très basse. En cas de croissance rapide dans les prochaines semaines, on restera attentif aux cœurs creux, aux crevasses de croissance et au rejet.

Compte tenu des perspectives très négatives des marchés, la priorité doit aller à la qualité plutôt qu’au rendement. Le risque élevé de surproduction doit amener à défaner dès que le calibre et le PSE sont suffisants (et dans le respect du délai post-traitement en cas d’application d’hydrazide maléique) plutôt que de rechercher les dernières tonnes.

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