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Ne court-circuitons pas les circuits courts!

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Remontons quatre ans en arrière… En pleine crise sanitaire, la Belgique se confine. Les premiers mois de l’année 2020 semblent compliqués pour la majorité de nos concitoyens : fermetures des salles de sport, des restaurants, des théâtres et cinémas, des magasins dits « non-essentiels »… et interdiction de rencontrer famille et amis. Avec une conséquence inattendue : chaque Belge dispose désormais de temps, voire de beaucoup de temps ; chose presque inimaginable quelques semaines auparavant.

La cuisine « maison » devient rapidement le nouveau sport national, pénurie dans les grandes surfaces et fermeture des restaurants obligent… Et cela n’a pas été sans conséquence pour les agriculteurs, et plus particulièrement pour ceux qui gèrent un magasin à la ferme, qui accueillent avec enthousiasme une flopée de nouveaux clients redécouvrant le goût et la qualité du « local ».

Cet élan a poussé certains producteurs à moderniser leur magasin, au prix de lourds investissements. Des maraîchers ont également adapté leur assolement pour répondre à une demande nouvelle qui, malheureusement, ne s’inscrira pas dans la durée… En effet, si certains clients fréquentent toujours les fermes de leur région, d’autres – et ils sont nombreux ! – ont repris le chemin des grandes surfaces une fois les mesures de confinement derrière nous. Chassez le naturel, il revient au galop !

On peut faire de cette situation un parallèle avec celle que vivent actuellement de nombreux fermiers. Les actions menées ces dernières semaines ont sensibilisé les consommateurs aux réalités, notamment financières, du monde agricole. Dans un élan de solidarité, un retour vers les magasins à la ferme est observé. Certains y sont habitués, d’autres y vont pour la première fois et d’autres encore y retournent, se souvenant de leur expérience positive vécue durant la crise sanitaire.

Pour les agriculteurs, cela constitue sans aucun doute une source de motivation et une preuve que les consommateurs comprennent combien leur quotidien peut être difficile. Pour ceux qui ont réalisé des investissements lors de la crise sanitaire, cette hausse de fréquentation permet de les rentabiliser quelque peu. Plus largement, cette marque de soutien est appréciée et rapproche les Belges des hommes et femmes de la terre qui les nourrissent au quotidien.

Espérons néanmoins que le parallèle avec les ères « covid » et « post-covid » s’arrête ici et que les circuits courts ne soient pas, une nouvelle fois, court-circuités après quelques mois… Mais cela, seul le comportement des consommateurs le déterminera !

Jérémy Vandegoor

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