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Diviser pour mieux régner

Cela fait maintenant plusieurs mois que les représentants des betteraviers tentent de trouver un terrain d’entente sur le contrat proposé par la Raffinerie Tirlemontoise (RT) pour la campagne 2017.

À l’heure d’écrire ces lignes, aucun accord interprofessionnel n’a encore été conclu entre les deux parties. Pourtant, les choses semblent suivre leur cours, indifférentes de la bataille qui se joue en amont. Les planteurs ont déjà communiqué leur surface en satisfaisant plus que nécessaire aux exigences de la RT et les contrats sont en passe d’être envoyés.

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Tous les producteurs semblent se résoudre à ce que l’industrie alimentaire mène, une fois de plus, la danse. Mais pourquoi ? « Parce que les planteurs peuvent compter sur un chiffre d’affaires par ha comparable à celui des campagnes précédentes », dit le groupe. « Parce que si nous payons la betterave plus chère que les autres filiales du groupe Südzucker, nous mettons en péril la betterave belge », dit le directeur exécutif, Guy Paternoster. « Et, si on perd la betterave, on la remplacera par quoi ? », s’inquiètent certains planteurs.

D’autres affirment : « On n’a pas mieux avec les céréales », « Ce n’est finalement pas si mal », « J’ai la possibilité d’accroître ma surface », voire se résignent: « On n’a pas vraiment le choix »… Et pendant que chacun défend ses propres intérêts, les uns se dressant contre les autres, l’industrie place ses pions et impose son diktat en toute discrétion.

Un vrai paradoxe à la belge avec d’un côté les syndicats qui défendent bec et ongles les planteurs criant à l’exploitation et, de l’autre, ces mêmes producteurs qui se conforment aux exigences de leur bourreau et lui offrent même davantage que ce qu’il ne réclame.

« Faites ce que je dis, pas ce que je fais », mais ont-ils vraiment d’autres alternatives  finalement ?

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