La protection, sans concession!

Si, en 2024, ce sont la fièvre catarrhale ovine (sérotypes 3 et 8) et la maladie épizootique hémorragique qui ont défrayé la chronique, en 2025, d’autres maladies émergent, menaçant à nouveau la santé animale et nécessitant une vigilance accrue de la part des éleveurs et des autorités sanitaires.
Depuis le début de l’année, les fermes belges font face à une forte recrudescence de rhinotrachéite infectieuse bovine. Or, l’Europe souhaite que cette maladie ait disparu des cheptels pour 2027… L’apparition de ces nouveaux foyers a poussé le ministre fédéral de l’Agriculture, David Clarinval, à prendre diverses dispositions, en concertation avec l’Agrofront. Citons, entre autres, le report de l’interdiction de vaccination au 1er novembre, en lieu et place du 1er avril.
Au-delà de nos frontières, ce sont d’autres maladies qui inquiètent… Ainsi, depuis le 10 janvier, plusieurs cas de fièvre aphteuse ont été identifiés en Europe. D’abord en Allemagne, où ledit foyer a été éradiqué, ensuite en Hongrie et en Slovaquie. Les autorités sanitaires de ces deux pays ont, dans la foulée, pris un large panel de mesures en vue d’éviter la propagation du virus.
Dans une communication récente, l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) alerte les éleveurs quant à la multiplication des cas de maladies « oubliées » dans certains pays européens. Et de citer la variole ovine et caprine, présente en Bulgarie et en Grèce, et la peste des petits ruminants, sur ces deux mêmes territoires ainsi qu’en Hongrie et en Roumanie. Sans oublier que certains états ne sont pas encore exempts de brucellose et de tuberculose, « deux maladies pouvant également infecter l’homme », met en garde l’Afsca.
Face à ce cocktail, inutile de rappeler que la plus grande vigilance est de mise. Vaccination, contrôle vétérinaire des animaux importés, dépistage, quarantaine, isolement des foyers suspects, limitation des contacts entre animaux d’origines différentes… sont autant de mesures essentielles pour éviter l’introduction ou la propagation de ces maladies au sein des élevages. Leur application nécessite la plus grande coopération de tous les acteurs, qu’il s’agisse des éleveurs eux-mêmes, mais aussi des négociants et marchands de bétail, vétérinaires, services d’encadrement, autorités… Il en va tant de l’état sanitaire des animaux que de la pérennité économique des fermes.
La santé animale est un enjeu à long terme, qui nécessite une approche proactive et volontaire. Les mesures évoquées, parfois vues ou vécues comme des contraintes, sont des leviers essentiels à la protection des troupeaux. Se monter vigilant aujourd’hui, c’est probablement éviter une crise demain.