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En avril, uniquement?

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« Combien de supermarché avez-vous visité depuis le début du mois ? » La question peut paraître surprenante au premier abord, mais l’est tout de suite moins quand on sait que s’achève d’ici une dizaine de jours la campagne « Avril sans supermarché ». À l’initiative de ConsomAction, d’Oxfam Magasins du Monde et du Collectif 5C, celle-ci ne vise pas à bannir totalement les grandes surfaces de notre quotidien mais invite tout un chacun à réfléchir à ses différents modes de consommation et à se tourner davantage vers les commerces locaux et autres magasins à la ferme.

L’initiative mérite l’attention de tous les consommateurs. Elle nous rappelle ainsi combien il est possible de faire vivre les circuits courts mais aussi de profiter de leurs multiples atouts. Citons, en vrac : la qualité des produits achetés, qui n’a rien à envier à ceux que l’on trouve en supermarché ; les prix pratiqués qui, contrairement à certaines croyances, ne sont pas plus élevés ; la possibilité pour l’agriculteur de bénéficier d’un meilleur prix, étant donné la réduction, voire l’absence, d’intermédiaires ; ou encore l’occasion de rencontrer le producteur, de découvrir ses activités et de discuter de ses fromages, de sa viande, de ses légumes…

Les magasins à la ferme ont connu un succès considérable durant la crise sanitaire. Motivés par l’impossibilité de se rendre au restaurant, de nombreux consommateurs ont retrouvé le chemin des fourneaux. Par la même occasion, beaucoup ont accordé davantage d’importance à la qualité mais aussi à la provenance des produits qui finiraient dans leur assiette.

Malheureusement, cela n’a pas duré… Au sortir de la crise, le retour au train-train quotidien, la reprise des activités sociales et sportives, la fin du télétravail… ont, malheureusement, détourné les consommateurs de leurs nouvelles habitudes.

La campagne « Avril sans supermarché », qui n’en est pas à son coup d’essai, doit leur permettra de retrouver ce bon réflexe, mais aussi de le faire découvrir à d’autres consommateurs. Avec tous les avantages que présente la vente directe, de part et d’autre du comptoir.

Et ce, bien au-delà de ce mois d’avril. Dans le chef des consommateurs, l’initiative devrait, en effet, perdurer toute l’année, sans pour autant opposer circuits courts et supermarchés dont les rôles demeurent complémentaires.

Espérons que celles et ceux qui y auront goûté ce mois-ci auront envie de prolonger l’expérience. Car changer ses habitudes, malgré les difficultés que cela peut représenter au quotidien, constitue une véritable démarche porteuse de sens.

Jérémy Vandegoor

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