Acheter…sans se faire berner!

Chips vegan, sauce tomate avec 100 % de légumes mûris au soleil, barres chocolatées riches en protéines… il suffit de faire un tour dans les supermarchés pour faire face à une kyrielle d’étiquettes au contenu éloquent, qui annonce tout, et parfois, n’importe quoi !
Néanmoins, ces pratiques commerciales ne sont pas l’apanage des grandes surfaces. Ce week-end, une émission française consacrait ainsi un reportage aux marchés de Noël. Un « marronnier », comme on le nomme dans le milieu journalistique, soit un sujet qui revient d’année en année. Là aussi, les consommateurs risquent de se faire avoir, en achetant, par exemple, cher et vilain un vin chaud de « fabrication maison ». L’émission épinglait également le cas d’un marchand d’huîtres exhibant des affiches vantant les vertus de ses produits… sans aucun fondement scientifique.
Ce type d’allégations, justement, fleurit dans les spots télévisés encensant souvent les ingrédients d’un soin cosmétique miracle, sans véritablement savoir ce qui se cache derrière ces champs lexicaux. Guerlain avait d’ailleurs créé un bad buzz avec une crème de beauté basée sur des technologies dites quantiques. Face à la polémique, la marque a fait marche arrière et supprimé le terme de sa page.
Consciente de cette problématique, la Cour des comptes européenne s’est dernièrement penchée sur l’étiquetage des produits alimentaires. Verdict ? Alors que celui-ci est censé aider les consommateurs à prendre des décisions éclairées lors de leurs achats, ces allégations, logos et autres scores peuvent, au contraire, les dérouter et même les induire en erreur, souligne-t-elle.
Les auditeurs ont, entre autres, mis en avant le flou juridique entourant les termes « frais », « naturel », « vert », une technique marketing bien rodée pour présenter des produits comme étant plus sains ou écologiques qu’ils ne le sont en réalité.
Malgré tout, l’éducation des consommateurs ne semble pas être une priorité, observent encore les auditeurs. « Entre 2021 et 2025, l’UE n’a alloué que 5,5 millions d’euros à des actions de sensibilisation sur l’étiquetage alimentaire. De plus, les campagnes d’information des consommateurs menées par les États membres sont sporadiques ».
Dès lors, en attendant, comment faire le bon choix ? Quelles sont les pistes pour éviter les pièges ? Différents supports existent. Sur le site de l’Université de Liège, on trouve notamment une fiche rédigée par la direction générale à l’enseignement et à la formation pour le service « Qualité de vie des étudiants ». Parmi les conseils : cuisiner maison, privilégier les produits les moins transformés possibles, mais aussi acheter local ! En effet, le circuit court reste, encore et toujours, la clé pour savoir réellement quelle est l’histoire derrière les différents produits qui trônent dans notre assiette. Dans notre assiette, ou encore sous le sapin. Puisqu’à l’heure des achats de Noël, également, méfiez-vous de certains cadeaux « empoisonnés » présentés comme « écoresponsables » ou « éthiques », sans en connaître véritablement toute la portée.