Taxer les antibiotiques vétérinaires permettrait d’en réduire l’usage dans l’élevage

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Pratiquement, l’étude intitulée «Reducing global antimicrobial use in food animals» a évalué l’effet potentiel de différentes politiques de régulation ou de taxes visant à réduire l’utilisation future d’antibiotiques en production animale à l’horizon 2030. Trois options ont été passées en revue, à savoir la réduction de notre consommation, l’adoption de législations plus contraignantes et la taxation des antibiotiques.

De cette évaluation, il est notamment ressorti que la taxation des antibiotiques utilisés en production animale permettrait d’avoir des effets comparables à l’adoption de législations plus contraignantes, indique Thomas Van Boeckel. «Une régulation globale autorisant un maximum de 50 mg d’antimicrobiens par kg d’animal par an dans les pays de l’OCDE pourrait déjà permettre de réduire la consommation de 60% sans affecter le développement du secteur de l’élevage dans les pays les plus pauvres. De telles politiques pourraient cependant être difficiles à mettre en œuvre dans certains pays. Une solution alternative qui consisterait à imposer un surcoût de 50% sur les antimicrobiens d’usage vétérinaire pourrait réduire la consommation globale de 31% et générer un revenu entre 1,7 et 4,6 milliards de dollars US», détaille un communiqué de l’ULB

La somme ainsi dégagée pourrait être investie dans la recherche de nouveaux antibiotiques ou dans l’amélioration des bonnes pratiques en matière de production animale pour réduire le besoin en antibiotiques, relèvent les chercheurs.

L’étude met par ailleurs en évidence que la consommation mondiale d’antibiotiques dans l’élevage devrait augmenter de près de 52% à l’horizon 2030 pour atteindre un total de 200.000 tonnes, en l’absence d’intervention. «Il s’agit d’une révision à la hausse de prévisions déjà pessimistes publiées en 2010, liées à l’obtention de données plus récentes et fiables sur l’utilisation d’antibiotiques en Chine», souligne l’ULB.

L’usage d’antibiotiques dans la production animale, principalement à des fins de traitement et de prévention des maladies animales, pose un grave problème de santé publique, leur surconsommation et leur utilisation incorrecte rendant les bactéries résistantes chez l’homme. Les auteurs de l’étude espèrent que leurs résultats pourront contribuer à alimenter les discussions sur l’antibiorésistance prévue au programme de la prochaine assemblée générale de l’ONU en septembre 2018.

(Belga)

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