Dossier vols de GPS : au-delà de la prévention, quelles solutions assurantielles pour les agriculteurs?
En raison de leur risque élevé de vol, assurer les GPS agricoles représente un défi pour les compagnies d’assurances qui ne couvrent pas ces équipements de manière spécifique, obligeant les agriculteurs à souscrire des contrats supplémentaires. À Waremme, le bancassurerur Smartgroup et sa branche Smart Assurances est historiquement axé sur le très spécifique secteur agricole. Au sein de ce bureau de courtage également implanté à Orp-le-Grand et à Hannut, Gilles Seutin évoque les pistes pour répondre aux préoccupations des agriculteurs.

Il faut dire que les compagnies qui travaillent avec le secteur agricole ne sont pas légion.
En agriculture, de l’assurance sur mesure
La faute à une profession dont les risques augmentent au rythme de l’agrandissement des fermes, et des produits d’assurance qui constituent, en quelque sorte, une niche. « Nous devons quasiment faire du sur-mesure pour nos clients » précise le courtier.
Smart Assurance assure les bâtiments agricoles et l’agriculteur lui-même. « C’est un indépendant, c’est à lui de se couvrir dans le cadre d’une perte de revenu. Nous l’assurons aussi en RC exploitation en cas de dommage à autrui dans le cadre de son activité » déroule M. Seutin.
Quant au matériel, il est en général assuré en tout lieu contre l’incendie via le contrat de base qui couvre les bâtiments et le contenu (animaux, fourrage, véhicules agricoles). Qu’il brûle sur la roule, au champ, sur l’exploitation ou chez le voisin, le tracteur sera couvert en incendie. « C’est une particularité appréciable pour le secteur agricole » souligne le courtier précisant que cette assurance ne couvre pas le vol.
L’option « bris de machine » pour couvrir le vol de GPS, oui mais…
« Les fermes sont souvent ouvertes et les intrus peuvent aisément y pénétrer sans être vus » c’est pour cette raison que les compagnies, qui établissent toujours un ratio entre le risque qu’elles prennent et la valeur du matériel préfèrent exclure le vol dans un risque agricole » rappelle le représentant de Smart Group.
L’assureur insiste donc fortement sur les notions de prévention et de sécurisation du matériel en fermant les accès aux hangars, en les dotant de systèmes d’alarme et de vidéosurveillance.
Il existe néanmoins la possibilité, pour l’agriculteur, de souscrire une couverture contre le vol par le biais de l’assurance « bris de machine », laquelle couvre le bris externe (accident de la circulation) comme le ferait une omnium pour une voiture, et le bris interne (défaillance de la machine) qui fonctionne comme une extension de la garantie.
C’est dans ce type de contrat que l’agriculteur peut s’assurer contre le vol des accessoires et donc de ses GPS. « Les compagnies acceptent de couvrir ce risque pour autant que certaines mesures de prévention imposées dans les clauses de l’assurance soit respectées : il faut une effraction du bâtiment, que le tracteur soit fermé et que les clefs ne soient pas à portée de main » développe Gilles Seutin.
« Quand j’ai commencé il y a quinze ans, c’était très rare de vendre ce type d’assurance alors que les agriculteurs sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à nous questionner et à souscrire une couverture « bris de machine » précise le courtier waremmien avant d’ajouter que ce produit permet non seulement de couvrir le vol des GPS mais aussi la dégradation du tracteur qui aura fait l’objet de l’effraction.
Le prix de cette assurance est logiquement proportionnel à la valeur de la machine assurée. « Le coût sera par exemple plus élevé pour un pulvérisateur automoteur car plus fragile qu’un tracteur dont la prime s’établit entre 2.000€ et 3.000€ par an » détaille le courtier.
« Les compagnies préfèrent exclure le vol dans un risque agricole »
Pour ceux qui ne souhaitent pas souscrire d’assurance « bris de machine » ou dans le cas où le contrat exige à chaque fois son retrait, le courtier recommande de conserver le GPS dans la partie privative de l’habitation qui est, quant à elle, couverte contre le vol.
Dans la même veine, il suggère à l’agriculteur ou l’entrepreneur qui possède plusieurs tracteurs et autant de GPS et qui ne souhaite pas couvrir ses machines contre ce risque, de démonter systématiquement le matériel et de le stocker dans son domicile. Il peut alors demander à sa compagnie de couvrir ses GPS dans son assurance habitation et non pas via sa police incendie agricole.
Au-delà des GPS, les vol de véhicules agricoles (tracteurs et chargeuses de type Schäffer…) sont malheureusement relativement fréquents en Hesbaye.
L’assureur insiste une nouvelle fois sur la prévention et la sécurisation des hangars. « Le risque zéro n’existant pas, c’est pour cette raison que nous intervenons en tant qu’assureurs » ponctue-t-il.