Agribex 2025… une édition sans animaux!

Ceux qui habitent à la campagne le savent : lorsqu’un enfant de la ville nous rend visite, l’une des premières choses qu’il souhaite voir, c’est une ferme. Amenez-le près d’un mouton, d’une vache ou encore d’un cheval, et son visage s’illumine. Il peut enfin voir « en vrai » ces animaux qu’il a découverts au travers des livres ou même des dessins animés.
Cette expérience « rurale », les jeunes citadins avaient notamment l’opportunité de la vivre lors d’Agribex. Petits et grands se pressaient d’ailleurs dans le hall 1 pour s’approcher au plus près des bêtes.
Puis, de l’autre côté du miroir, il y a les éleveurs. On se souvient des larmes de certains concurrents, émus « d’avoir gagné Bruxelles ». Un graal, comme Libramont. On a encore en image les chevaux de trait ou les moutons, dont les visiteurs tentaient de prendre les meilleurs clichés.
De 2023, on se rappellera aussi du stress des jeunes participants aux Ovinpiades. De la tonte aux questions techniques… la tension était à son comble tout au long du concours.
Autant de souvenirs qui semblent aujourd’hui malheureusement appartenir au passé. Alors que Brussels Expo se transforme, l’espace de quelques jours, en la plus grande étable du pays, l’édition 2025 se déroulera… sans animaux !
Alain Vander Cruys, coordinateur de l’événement chez Fedagrim, a expliqué cette décision lors de l’assemblée générale de l’Association belge des journalistes agricoles : « C’est une conséquence de l’ordonnance entrée en vigueur le 16 mai, juste avant les élections régionales du 9 juin 2024, dans la Région de Bruxelles-Capitale. En résumé, elle stipule qu’il est interdit, sur le territoire bruxellois, de vendre ou d’exposer des animaux vivants sur des marchés, foires, expositions, salons animaliers… ».
Et en l’absence d’un gouvernement bruxellois (depuis presque un an !), il était impossible pour les organisateurs d’obtenir une dérogation… Bref, Fedagrim a dû trancher : la 73e édition se passera d’animaux, de concours…
« Nous regrettons qu’une telle décision, disons-le franchement, idéologique, ait été prise sans aucune concertation avec notre secteur », ajoute-t-il. Avant de compléter : « Pourtant, des normes très strictes sont déjà respectées dans nos foires, y compris en matière de bien-être animal. »
S’il suppose que cette décision aura peu d’impact sur le nombre de visiteurs, nul doute que l’édition 2025 aura une saveur particulière. Le hall 1, théâtre de tant d’émotions, semblera sûrement bien vide…
De quoi creuser un peu plus le fossé entre le monde rural et citadin. Car, outre un événement destiné au monde agricole, ce type de salon est aussi un formidable outil de promotion pour mieux faire comprendre l’agriculture d’aujourd’hui.
Si le sort de la prochaine édition est désormais scellé, reste à allumer un cierge à Sainte Rita pour savoir ce qu’il en sera en 2027…