195.000 visiteurs, pour une Foire de Libramont sous le signe de la sérénité
Si la météo a pu jouer les trouble-fêtes l’an dernier, notamment du côté des parkings, il n’en a rien été cette année. Elle a même été un facteur favorable à la présence d’un grand nombre de visiteurs professionnels ; un facteur que les organisateurs n’hésitent pas à citer parmi les clés du succès de cette 89e édition

Alors que certains la voyaient déjà morte et enterrée au sortir de la crise sanitaire, la Foire de Libramont confirme, après avoir traversé contre vents et marées les annulations de 2020 et 2021, qu’elle se porte bien… Et même très bien ! Le nombre de visiteurs en témoigne d’ailleurs, celui-ci s’affichant en légère hausse par rapport à l’an dernier.
En détail, ce sont pas moins de 194.733 personnes qui ont gagné la plus grande foire agricole, forestière et agroalimentaire durable d’Europe, comme elle se définit elle-même. Cela représente un progrès de 2.000 visiteurs environ par rapport à l’édition 2024, qui avait enregistré 192.535 entrées.
Concernant le visitorat agricole, les organisateurs ont quelque peu été aidés par la météo. D’une part, les conditions rencontrées depuis plusieurs mois ont permis d’avancer voire, localement, de terminer les moissons avant la foire. D’autre part, la pluie tombée dimanche et lundi a mis les travaux de récolte et pressage à l’arrêt, invitant tout un chacun à gagner le plateau libramontois. Les prix du lait et de la viande, actuellement favorable, ont également incité les éleveurs au déplacement.
Un front commun syndical retrouvé
Les organisateurs soulignent que la foire s’est tenue dans une grande sérénité, plus vue depuis très longtemps selon Jean-François Piérard, président de Libramont Coopéralia, la société coopérative qui organise l’événement. On notera néanmoins que les différentes organisations syndicales du sud du pays ont, à l’issue de l’inauguration officielle, manifesté leur mécontentement et inquiétudes face à la décision de la Commission européenne qui entend réduire d’environ 20 % le budget alloué à la politique agricole commune.
Cette action marque le retour d’un front commun entre organisations wallonnes, alors que les liens entre les unes et les autres s’étaient défaits, parfois avec fracas. Même les actions menées début 2024, au plus fort de la grogne agricole, n’avaient permis une telle réconciliation.
Dans la foulée, le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, s’est rendu à Libramont où il a rencontré et tenté de rassurer les syndicats. Le Luxembourgeois a ensuite déambulé à travers la foire et en a profité, notamment, pour participer au championnat Blanc Bleu Belge et découvrir les innovations primées par le Mecanic Show.
Affluence sur les rings et du côté de TomorrowFood
Du côté des nouveautés, l’espace TomorrowFood, qui regroupait des entreprises engagées pour une alimentation locale et durable, a fait le plein de visiteurs. Ceux-ci se pressaient aux abords de chaque stand, pour déguster les produits présentés mais également pour écouter les explications des exposants quant à leur choix pour des matières premières belges, bio et, dans la mesure du possible, issue d’une filière régénérative.
Selon les organisateurs, le pôle viti –, vini- et fruiticulture, mis sur pied pour la seconde année consécutive et étendu par rapport à l’an dernier, a également très bien fonctionné.
Du côté des rings des concours, l’affluence était globalement de mise, bien que quelques différences subsistent selon les races jugées. Les tribunes des rings où concourraient les représentants Blanc Bleu Belge, le 26 juillet, n’ont pas désempli de la journée. Il faut dire qu’il s’agissait de la seule épreuve nationale de l’année vu l’absence d’animaux à Agribex, en décembre prochain.
Les concours ovins ont également connu une très belle affluence. Outre les éleveurs venus en nombre, les visiteurs n’ont pas manqué de déambuler entre les Texel, Suffolk, Rouge de l’Ouest…, découvrant ainsi la grande variété des races ovines.
De nombreux professionnels
Au-delà des chiffres, les organisateurs ont épinglé la forte présence de visiteurs professionnels. Mais avec quel ressenti du côté des exposants ? Sans surprise, la journée du vendredi a revêtu un caractère davantage professionnel que le samedi ou le dimanche. Globalement, les exposants se montraient donc contents de cette première journée, riche en contacts.
Bien que les visitorat soit plus familial le week-end, ce n’est pas pour autant que les discussions n’étaient pas au rendez-vous. Le lundi matin semblait plus calme que les années précédentes, mais les allées se montraient plus fréquentées l’après-midi, de même que les divers stands.
À la clôture de l’événement, les avis étaient mitigés. Certains exposants tiraient un bilan positif de leur passage à Libramont, affirmant avoir passé une très bonne foire sur le plan professionnel. D’autres avaient des attentes plus élevées, qui n’ont pas été rencontrées à l’issue des quatre jours. Car un nombre de visiteurs élevé ne signifie pas pour autant que des affaires ont été conclues ou sont en passe de l’être. Il est cependant difficile, à ce titre, de satisfaire l’ensemble du champ de foire… Qui comptait, rappelons-le, plus de 700 exposants pour la première fois depuis la crise sanitaire.
En route vers le centenaire
À peine les derniers visiteurs partis, Libramont se tourne déjà vers 2026, un cru qui devrait être exceptionnel à plus d’un titre. En effet, du 24 au 27 juillet se tiendra la 90e édition de la Foire, qui sera aussi celle du centenaire. La Société royale du Cheval de trait ardennais, qui s’est muée en Libramont Coopéralia en 2020, a, en effet, vu le jour en 1926. En outre, l’événement se prolongera en forêt de Bertrix, avec Demo Forest, les 28 et 29 juillet.
Enfin, dernier changement et pas des moindres, 2026 verra aussi le président, Jean-François Piérard, et l’administratrice déléguée, Natacha Perat, passer le flambeau à leurs successeurs respectifs.