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Local phyto : stocker en toute sécurité et conformité

À Wasseiges, Angélique Minne s’est récemment installée en tant qu’agricultrice. Qui dit « installation », dit « nouveaux bâtiments et nouvelles infrastructures ». Dans le lot, un nouveau local phyto. Elle s’est faite accompagner pour réaliser au mieux son projet.

Temps de lecture : 6 min

Angélique Minne est une nouvelle agricultrice originaire d’Acosse, dans la commune de Wasseiges. Elle reprend une partie des activités de son papa, qui lui a passé le flambeau.

Parmi ses nouvelles activités, les pulvérisations. L’agricultrice a donc dû s’équiper d’un pulvérisateur et construire un local phyto. Ne maîtrisant pas le sujet et partant de zéro, elle a contacté l’asbl Protec’eau pour l’aiguiller dans les modalités pratiques.

« Nous connaissons les différentes réglementations liées aux produits phytopharmaceutiques, et donc de leur stockage. Et puis, nous tenons aussi compte des exigences liées à la certification Vegaplan », explique Julie Lebrun, experte « phyto » de l’asbl.

Il y a deux ans, elle s’est donc rendue chez Angélique. « Vu qu’on allait construire un nouvel hangar, je me suis dit autant faire d’une pierre deux coups, et créer le local dans celui-ci. Ne sachant pas exactement comment le faire, j’ai pensé à Protect’eau », explique la jeune exploitante.

« Comme je suis située sur une zone de captage, je voulais d’autant plus être certaine de la conformité de mes installations. Il y a des éléments auxquels je n’aurais pas vraiment pensé sans un accompagnement professionnel », précise-t-elle.

Après une longue discussion, le projet était prêt à être concrétisé. Aujourd’hui, l’agricultrice a terminé ses travaux et présente un état des lieux de son nouveau local phyto.

Dans les règles de l’art… et même plus

Quitte à faire de nouveaux aménagements, autant bien les concevoir dès le départ. C’est la vision d’Angélique.

Parmi les conseils donnés il y a deux ans, il y avait la question de la rétention des liquides en cas de fuite ou de renversement accidentel. Le local phyto doit effectivement posséder un système de rétention, comme des bacs placés en dessous des bidons.

C’est une autre option qu’a choisie l’agricultrice : « je n’avais pas envie d’avoir plein de bacs, devoir les tirer pour attraper un produit et les remettre sur les étagères. L’association m’a donc suggéré de rehausser le seuil de la porte d’entrée pour créer un système de rétention pour l’entièreté du local. C’est simple et efficace. Et comme tout était nouveau, il n’y avait ‘plus qu’à’, comme on dit ».

Pendant la construction de son bâtiment, le seuil de la porte a donc été remonté pour créer une sorte d’encuvement. Dans les calculs initiaux, avec une hauteur de 3 cm, la capacité de rétention était déjà au-delà du minimum nécessaire par rapport à la quantité de produits que le local contiendrait. Au final, l’agricultrice a joué la sécurité et a opté pour une hauteur de près de 10 cm.

En ce qui concerne l’aération, le local est équipé d’un trou d’aération dans un coin et une grille a été placée dans la porte d’entrée. De cette manière, l’air circule bien et les émanations sont facilement évacuées. Aussi, dans son local phyto, les étagères sont métalliques. « Il m’a été conseillé de ne pas prendre d’étagères en bois pour éviter d’avoir des matériaux inflammables dans le local. Comme ça, cela répond aussi aux exigences de Vegaplan. Quand nous sommes allés les acheter, j’ai directement su vers quoi me tourner. C’est vrai que d’habitude, j’aime bien faire de la récup, mais comme nous savions que ça n’irait pas à 100 %, nous avons agi en conséquence, avec du neuf et du solide. Une fois que c’est installé, on est parti pour des années », argumente-t-elle. « En fait, les conseils donnés permettent de faciliter la prise de décision parmi tout ce qui existe. Ça oriente, par exemple, la personne dans le choix des matériaux », ajoute Julie Lebrun.

Il a été conseillé à l’agricultrice de ne pas prendre d’étagères en bois pour éviter d’avoir des matériaux inflammables dans le local, ce qui répond aussi aux exigences de Vegaplan.
Il a été conseillé à l’agricultrice de ne pas prendre d’étagères en bois pour éviter d’avoir des matériaux inflammables dans le local, ce qui répond aussi aux exigences de Vegaplan. - Protect’eau

Un endroit sécurisé pour tous

Vu qu’il renferme des produits dangereux, le local phyto doit être fermé à clé. Ici, Angélique a opté pour un digicode. « Que ce soit moi ou mon mari, nous ne devons pas chercher après la clé. En plus, nous avons de jeunes enfants et ils ne se rendent pas compte du danger. Nous voulions donc faire quelque chose de propre et sécurisé », développe-t-elle. Pour l’instant, les équipements obligatoires lors de la manipulation des produits phytopharmaceutiques (masque, gants, combinaison…) sont stockés dans le local. Julie Lebrun conseille plutôt de placer une armoire dans le hangar, juste à côté du local, et d’installer les équipements en hauteur. « Ce sera également mieux pour la sécurité de tout le monde. En plus, si vous laissez le masque dans le local phyto, les cartouches de filtre vont s’imprégner en continu des émanations des produits et s’user plus vite », précise l’experte.

Vu qu’il renferme des produits dangereux, le local phyto doit être fermé à clé. Ici, Angélique a opté pour un digicode.
Vu qu’il renferme des produits dangereux, le local phyto doit être fermé à clé. Ici, Angélique a opté pour un digicode. - Protect’eau

Prochaine étape : l’aménagement

Pour l’instant, le local est encore vide. Prochaine étape : la réception des produits de traitement et leur rangement dans le local. « Comme Angélique dispose d’un grand espace de stockage, elle peut se permettre d’agencer les produits de manière à lui faciliter le quotidien. Par exemple, elle peut mettre les liquides d’un côté et les solides de l’autre. Elle ne devra ainsi pas manutentionner des charges lourdes en hauteur », explique la conseillère. En effet, selon le standard Vegaplan, les poudres et granulés doivent être placés au-dessus des liquides. En cas de fuite, ces derniers ne couleront ainsi pas sur les produits de nature solide. Seulement, les sacs de granules sont bien plus lourds que les bidons de produits liquides. Il faut donc aussi penser à l’ergonomie au travail. « Pour le rangement, je pense que l’on va organiser les étagères par culture, avec des étiquettes pour indiquer la culture et la nature des produits à chaque fois », poursuit l’agricultrice.

Un accompagnement sur mesure

Au niveau de la gestion des produits phyto, Protect’eau apporte son expertise et ses conseils pratiques. « Nous avons pu discuter de choses techniques. Nous avons pu échanger nos idées. On s’est mis d’accord sur ce qui était faisable pour moi, en tenant évidemment compte de la législation. Mes questions ont trouvé leurs réponses », développe l’agricultrice. « Nous pensons avant tout à l’environnement et à la protection de l’eau dans nos conseils, mais nous gardons aussi en tête le côté pratique pour l’exploitant. Les conditions de travail, c’est aussi important. Nous savons que si nous donnons des conseils qui ne sont pas faisables ou qui donnent des contraintes à l’utilisateur, il risque de ne pas le faire. Notre but, c’est d’arriver à des solutions pratiques en discutant ensemble pour trouver le meilleur compromis. Il n’y a pas qu’une question d’environnement, il y a aussi celle de la personne et de son bien-être au travail », confie Julie Lebrun. « Et puis, faire appel à un expert, qui a déjà vu plein de situations différentes et qui a de l’expérience dans le domaine, c’est bien pratique pour éviter les erreurs ! », conclut l’agricultrice.

Protect’eau

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