UE-Inde : l’agriculture freine la conclusion d’un accord de libre-échange
Les négociations commerciales entre l’UE et l’Inde n’avancent pas aussi vite que le souhaiterait Bruxelles. Et l’agriculture est une des causes de ce ralentissement. Toutefois, l’exécutif européen reste confiant en la conclusion des pourparlers d’ici la fin de l’année. Pour renforcer les liens avec l’Inde, l’UE s’est dotée en parallèle d’un agenda stratégique.

Malgré une volonté politique importante dans contexte international complexe, les négociations commerciales entre l’UE et l’Inde n’avancent pas au rythme souhaité par Bruxelles. « Je dois admettre que j’espérais plus de progrès », a ainsi reconnu le 17 septembre le commissaire européen au Commerce international, Maros Sefcovic, au sujet du 13e cycle des pourparlers commerciaux. L’exécutif européen était pourtant présent en nombre à New Dehli (Inde) les 11 et 12 septembre puisqu’en plus du Slovaque, son collègue à l’Agriculture, Christophe Hansen, avait aussi fait le déplacement. Et le sujet agricole continue, semble-t-il, de crisper les discussions alors que les aspects les plus sensibles ne font pas l’objet des pourparlers.
Pour faire bouger les lignes, le commissaire slovaque exhorte ses homologues indiens à faire un pas dans la direction de l’UE afin que les positions se rapprochent. « Nous avons également besoin de la compréhension de la partie indienne, car nous avons aussi nos électeurs, nous avons aussi notre public, et je dois présenter l’accord aux États membres, au Parlement européen et à mes collègues du collège », a souligné le commissaire au Commerce. L’ambition de Bruxelles reste de finaliser un accord de libre-échange d’ici la fin de l’année 2025 avant l’organisation d’un sommet UE/Inde au début de 2026 pour éventuellement entériner la décision.
Relations stratégiques
Au-delà du volet commercial, l’exécutif européen a donné son feu vert, le 17 septembre à l’occasion de la réunion hebdomadaire du collège des commissaires européens, à un nouvel agenda stratégique concernant les relations entre l’UE et l’Inde. Cette communication intervient quelques mois après la visite du Collège en Inde, en février, qui avait permis de lancer le processus en vue d’un partenariat global. Ce document identifie notamment des domaines d’intérêts communs présentant un potentiel d’engagement accru et détaille les principaux axes de coopération. Au niveau agroalimentaire, l’UE se dit prête « à approfondir sa coopération avec l’Inde dans le domaine de l’agriculture durable ».
L’UE propose aussi d’établir un nouveau dialogue avec New Delhi sur le partenariat en matière de politique agroalimentaire et une coopération sur la combinaison de l’innovation technologique. Cette communication devrait être sur la table des chefs d’État et de gouvernement lors du Conseil européen d’octobre.