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Courrier des lecteurs : un éternel recommencement

Réaction à l’édito « En Flandre, la viande sacrifiée », du 25/09

Temps de lecture : 3 min

Évidemment que le retournement de veste et d’avis de nos politiciens est d’une incompréhension totale mais Jacques Dutronc le chantait déjà dans « L’opportuniste » en 1968.

La vie est un éternel recommencement et en particulier en agriculteur : semer, entretenir, récolter ou faire naître, élever, puis mettre à la reproduction et le cycle se perpétue d’année en année…

L’histoire aussi est un éternellement recommencement :

Dans les années 80-90, nous étions assaillis de publicité pour vanter les mérites des margarines en tout genre et de toutes marques ! La science a maintenant prouvé que l’hydrogénation des graisses, à tout le moindre de certaines graisses, n’est pas favorable à la santé des consommateurs. Mais la filière beurre de ferme et laitière fut et a été partiellement détruite… Le nombre de ferme laitière n’a fait et ne fait que diminuer.

Dans les mêmes années, le « feu bactérien » détruisait les haies, entre autres dans le pays de Herve… avec comme consigne : il faut tout arracher pour éliminer le support… Actuellement, des programmes sont développés pour le soutien et la replantation de haies « Yes We Plant ».

On nous parle d’agroforesterie comme étant l’avenir, alors que c’était une réalité au début du XXe siècle : des petites parcelles, des bocages, des haies, des bosquets, des pommiers et poiriers dans les prairies… on ne réinvente rien.

On nous bassine les oreilles avec l’érosion, le risque d’inondation, les dégâts aux habitations mais les prairies des bas-fonds ont été labourées, les nouvelles maisons étaient (le sont encore pour certaines) raccordées directement au petit ruisseau du fond de la pelouse. Les terrains inondables ont reçu des permis de construire… Et ont été mis en vente à prix démocratique, et aucun local ne les a achetés… Et quand l’eau monte, elle remonte dans le tuyau d’évacuation aussi. Et maintenant les agriculteurs doivent installer des fascines, c’est un peu facile… même cela est important et/nous nécessaires en fonction de la culture et de la déclivité. Mais les extrêmes climatiques ne nous aident pas.

Il faut manger bio, pourquoi mais peu de personnes font leurs potagers et quasi aucun néorural… Il préfère aller vers leurs courses chez « Bio X » ou se fait livrer par Y, mais leurs pelouses ne contiennent pas une seule pâquerette ou un pissenlit et sont tondues quotidiennement par le robot électrique !

On veut diminuer la consommation de viande, pourtant c’est depuis que l’Homme en mange régulièrement qu’il a connu un tel développement physiologique et de la population. La suppression de la viande entraînera la suppression de filières : aliments, abattoirs, transporteurs prairies et leurs retournements en terre de culture, la libération de CO2 et la perte d’humus… Le tassement des sols… On vante les mérites des engrais organiques pour la capture du CO2 et la stabilité de la structure des sols mais on veut les supprimer… Comprendra qui peut !

L’histoire se répète et se répétera éternellement tant que l’homme oubliera son passé pour la gloire de l’instant présent…

On parlait, on parle, on vante le « bon sens paysan » mais tous les jours il est un peu plus dilué dans la magnificence de la bureaucratie, le productivisme et l’individualité…

NSN

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