Accueil pommes de terre

Pommes de terre: un arrachage marqué par la sécheresse et des rendements élevés

L’arrachage des pommes de terre touche doucement à sa fin. La Fiwap fournit un premier résultat de la récolte, avec une estimation des rendements supérieure à l’année dernière et à la moyenne des cinq dernières années. La production brute de 2025 atteindrait 4,96 millions de tonnes.

Temps de lecture : 5 min

En variétés de conservation, la saison de croissance a été caractérisée par plusieurs évènements. La plantation a été précoce, de deux à trois semaines plus tôt que la « normale » et de façon ininterrompue sur le mois d’avril, suivie d’une levée rapide et très réussie.

Concernant la tubérisation, celle-ci aura été relativement faible avec deux à trois tubercules par plante en moins que d’ordinaire. La sécheresse prolongée a fait souffrir les variétés précoces sans irrigation, tandis que les variétés tardives y ont bien résisté.

De plus, la croissance tardive (en août et début septembre) a été clairement freinée, mais l’essentiel du rendement avait été formé préalablement. Les analyses des poids sous eau se sont généralement révélées assez élevées.

Enfin, la période d’arrachage est marquée par un risque accru de dommages et de bleuissement des pommes de terre, dû à des poids sous eau élevés et à une sécheresse persistante (au moins jusque début octobre).

Les chiffres clés pour les variétés de conservation suivies figurent au tableau 1.

42-Chiffres finaux des parcelles de référence 2025 en variétés de conser (2)

Une production brute belge estimée à 4,96 millions de tonnes

Les quatre variétés suivies, à savoir Fontane, Challenger, Innovator et Bintje, couvrent de l’ordre de 74 % des superficies belges de pommes de terre de consommation. Sur base de ces suivis, et en tenant compte d’une estimation prudente pour les « autres variétés de conservation » (Markies, Daisy, Jazzy, Alegria…), la production brute de 2025 atteindrait 4,96 millions de tonnes.

Cette année la production belge commercialisable (si tout est récolté) serait supérieure au volume récolté l’an dernier, et à la moyenne des cinq dernières années. Ces chiffres seront affinés par les rendements issus de l’enquête des stocks prévue en novembre.

En variété Fontane, un PSE très élevé

Le rendement, le calibre et le PSE de la variété Fontane ont été évalués sur base de 35 parcelles échantillonnées après défanage en Wallonie et en Flandre.

Dès la semaine du 9 septembre, l’essentiel de la croissance était réalisé. Les défanages ont démarré relativement tôt et montrent une date moyenne au 4 septembre, soit deux semaines plus tôt que l’an dernier. Huit parcelles (sur 35) n’ont pas été défanées (sénescence naturelle complète). Les derniers prélèvements faits la semaine du 23 septembre n’ont donc pas montré beaucoup de tonnes supplémentaires.

Fontane termine donc avec un rendement brut de 47,5 t/ha (35 mm+), dont 84 % de 50 mm+ (soit presque 40 t/ha). Ce rendement s’avère presque identique par rapport à la moyenne des cinq dernières années, et de 2,5 t/ha plus élevé que l’an dernier.

La relative sécheresse en août et septembre, associée à des cultures déjà bien avancées suite aux plantations précoces, aura limité la progression du rendement en fin de course. Mais la fourchette observée est très large (de 33 à 63 t/ha), témoignant de grandes différences entre sous-régions selon les pluies reçues.

La proportion de gros calibre varie entre 66 et 94 %.

Les PSE sont très (trop) élevés, variant entre 362 et 499 g/5 kg, avec une moyenne de 430 g/5 kg. Toutes les parcelles atteignent la norme de 360 g/5 kg. Sept parcelles (sur 35) atteignent ou dépassent 450 g/5 kg. La sensibilité aux bleus a été évaluée sur les parcelles flamandes à 143 en moyenne (indice de 0 à 400), variant entre 17 et 284. Malgré les PSE plus élevés, c’est moins que l’an passé (178).

La tare pomme de terre est faible (3,2 % en moyenne), avec ponctuellement la présence de vertes (3 parcelles à plus de 5 %), de difformes (5 parcelles à plus de 5 %) ou de crevassées (1 parcelle à 12 %). Les pourries sont quasiment absentes.

L’indice de friture est très bon avec une moyenne de 1,9, légèrement supérieur à la moyenne pluriannuelle de 1,8.

Un rendement supérieur à la moyenne de plus de 10 % pour la Challenger

Pour la variété Challenger, le rendement, le calibre et le PSE ont été évalués sur base de 15 parcelles échantillonnées après défanage en Wallonie et en Flandre.

La variété atteint un rendement 35+ final de  56 t/ha, supérieur de plus de 10 % à la moyenne pluriannuelle (50 t/ha). Les extrêmes sont relativement resserrés (de 41 à 67 t/ha).

Le calibre moyen est de 76 % de 50 mm+, valeur plus faible qu’en Fontane en raison d’une meilleure tubérisation (16 tubercules par plante vs 12 en Fontane). Toutes les parcelles atteignent (parfois tout juste) la barre des 60 % de gros calibre.

Le PSE moyen est (très) élevé à 428 g/5 kg, variant de 397 à 461 g/5 kg.

La tare pomme de terre est quasi absente (1,4 % en poids en moyenne).

La qualité de friture est excellente (indice moyen de 1,7).

Innovator, un rendement en retrait

Le rendement final atteint 42,0 t/ha, inférieur à la moyenne des cinq dernières années et semblable à la moyenne décennale. Ce rendement « en retrait » traduit la sensibilité de la variété à la sécheresse.

Le calibre moyen est correct (82 %), mais on ne compte en moyenne que huit tubercules par plante.

Le PSE est modéré (372 g/5 kg) avec 1 parcelle (sur 5) sous les 360 g/5 kg.

La tare pomme de terre moyenne est estimée à 8 %, semblable à l’an dernier, et essentiellement due aux difformes qui ont affecté une parcelle en particulier (atteinte à plus de 33 %).

L’indice de friture est excellent (moyenne de 1,6).

Vu le faible nombre de parcelles (5), on sera prudent dans l’extrapolation de tous ces chiffres.

Une bonne qualité de friture pour la Bintje

Bintje montre un rendement +35 mm final de 47,6 t/ha, supérieur à toutes les années récentes. Le rendement varie largement entre les parcelles entre 37 et 65 t/ha.

Le calibre est également très correct avec en moyenne 72 % de 50 mm+, soit 34 t/ha, deux parcelles (sur 14) n’atteignant pas la barre des 60 % de 50 mm+. Le PSE reste modéré en moyenne à 375 g/5 kg, avec trois parcelles sous les 360 g/5 kg. Ces deux critères peuvent donc poser quelques problèmes de valorisation.

La tare est présente à raison de 5,1 % (en poids) en moyenne, essentiellement due à des tubercules difformes suite à du rejet/repousses en culture. Sur trois parcelles en effet, plus de 10 % des tubercules étaient difformes (poupées).

Bintje montre une très bonne qualité de friture (indice moyen de 1,7).

D’après la Fiwap

A lire aussi en pommes de terre

Voir plus d'articles