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Le tournesol, la phacélie et le citoyen

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De la moutarde, reconnaissable en un coup d’œil à ses fleurs jaunes si caractéristiques, aux mélanges plus complexes associant, par exemple, la phacélie et le tournesol à une graminée, un trèfle ou encore un radis fourrager, les couverts végétaux sont actuellement en pleine floraison. Ils colorent nos campagnes mais remplissent également leur rôle de piège à nitrate, de moyen de lutte contre l’érosion ou encore de structuration des sols agricoles. Ils sont également sur toutes les lèvres ou, plutôt, dans tous les écrits. En témoignent de très nombreux commentaires vus sur Facebook, dans des groupes dits « communaux » où se rassemblent les habitants d’un même quartier ou d’une même commune.

Jamais, les couverts végétaux n’auront autant fait parler d’eux. Entre extase devant les paysages fleuris, remerciements aux agriculteurs d’associer utilité et plaisir, et autres réactions positives. Pourtant, leur implantation n’est pas neuve, que du contraire…

Celui qui attire particulièrement l’œil, c’est le tournesol et sa grande corolle jaune, suivant la course du soleil et offrant le couvert aux abeilles et autres pollinisateurs en quête de nourriture à une période où les ressources se raréfient. Habituellement plus discret sous nos latitudes, il est pourtant présent dans bien des mélanges. Avec la particularité, cette saison, que sa floraison est exceptionnellement abondante en raison des températures élevées que nous avons connues depuis la fin de l’été. Généralement, ses pétales flamboyants ne se déploient pas avec autant de générosité…

Le tournesol, la phacélie et le citoyen n’est pas une fable inédite de Jean de La Fontaine, dont on aurait récemment retrouvé le manuscrit. Il s’agit plutôt d’une illustration que notre agriculture, au-delà de son essentiel rôle nourricier, émerveille encore et toujours en façonnant nos paysages. Même lorsque les arbres se dénudent, même lorsque les jours raccourcissent, même lorsque la pluie et le vent balayent les chemins…

Les couverts végétaux, qu’importe leur composition, permettent aux agriculteurs de joindre l’utile à l’agréable. Sans investissement supplémentaire, puisqu’ils sont naturellement intégrés aux pratiques culturales, ils véhiculent une image positive de notre agriculture auprès des citoyens. Ils s’imposent donc comme un atout à la fois environnemental et social : ils nourrissent les sols, piègent les nitrates et entretiennent, à leur manière, le lien entre agriculteurs et citoyens. Un bienfait insoupçonné qu’il serait dommage de sous-estimer !

Jérémy Vandegoor

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