La Cbb dénonce une baisse drastique des surfaces dédiées à la betterave sucrière
Les représentants des betteraviers mettent en cause les politiques européennes – y compris les accords de libre-échange – dont l’impact se fait fortement ressentir par la filière « sucre » belge.
Les deux principaux producteurs de sucre de Belgique que sont la Raffinerie Tirlemontoise et Iscal ont annoncé vouloir réduire les surfaces dédiées à la betterave sucrière en 2026. La première propose une réduction de 25 % de l’emblavement, tandis que le sucrier hennuyer préconise « des semis raisonnés » afin d’éviter une surproduction de sucre. Pour la Confédération des betteraviers belges (Cbb), ces décisions auront « un impact significatif sur la viabilité des exploitations, du secteur agricole dans son ensemble et des communautés rurales ».
Des inquiétudes quant à l’origine du sucre
Alors que cette annonce survient tardivement, la Cbb estime qu’elle perturbe considérablement la planification des cultures. « Cela entraîne une réorientation inévitable des choix d’emblavements, pour lesquels des travaux préparatoires ou une fertilisation organique étaient déjà effectués en prévision de la prochaine culture de betterave », poursuit-elle.
La décision, en outre, ne sera pas sans conséquence sur la trésorerie des fermes. Conséquences auxquelles s’ajoute un effet domino sur les acteurs présents en aval et en amont. Au point, selon la Cbb, de compromettre sérieusement l’avenir de nombreuses exploitations et acteurs connexes.
Si ces décisions émanant des raffineries sont sans impact sur les consommateurs, l’organisation représentative des planteurs se questionne quant à l’origine du sucre qui leur sera proposé dans le futur. « Si la Commission européenne continue de privilégier les accords de libre-échange comme ceux conclus avec les pays du Mercosur et l’Ukraine, le sucre européen risque d’être de plus en plus remplacé par du sucre importé de régions aux normes de production moins strictes », s’inquiète-t-elle. Avec les répercussions que l’on imagine sur le secteur sucrier belge et, plus largement, européen.
Une surface en très net recul !
La Cbb rappelle encore que la Belgique figure parmi les cinq plus grands producteurs de sucre d’Europe et ce, malgré les défis des réformes européennes survenues ces dernières années. Et de déplorer que deux tiers des betteraviers belges ont quitté la filière depuis 2004, alors que la superficie semée a fondu de moitié entre 2004 et 2026, passant de 91.000 à 45.000 ha.
« Le savoir-faire des betteraviers belges et les filières d’approvisionnement en sucre sont aujourd’hui menacés par ces décisions malavisées prises au niveau européen », dénonce la Confédération, qui demande, d’une part, que la politique européenne soit revue et, d’autre part, que les décisions ne soient pas prises sans concertation approfondie avec le secteur.
