Agribex 2017: rendre l’agriculture et l’élevage économiquement viables

Le coup d’envoi du salon a été donné mardi par (de gauche à droite) : Johan Colpaert, président de Fedagrim,  Geert Bourgeois, ministre-président flamand, Denis Ducarme, ministre fédéral de l’agriculture, Willy Borsus,  ministre-président wallon, René Collin, ministre wallon de l’Agriculture, et Philippe Voisin, CEO de Crelan.
Le coup d’envoi du salon a été donné mardi par (de gauche à droite) : Johan Colpaert, président de Fedagrim, Geert Bourgeois, ministre-président flamand, Denis Ducarme, ministre fédéral de l’agriculture, Willy Borsus, ministre-président wallon, René Collin, ministre wallon de l’Agriculture, et Philippe Voisin, CEO de Crelan. - J.V.

Le coup d’envoi officiel de cette édition 2017 d’Agribex a été donné, comme de coutume, lors de la journée professionnelle de ce mardi 5 décembre en présence des représentants du monde politique, des organisations agricoles et de Fedagrim, la Fédération belge des fournisseurs de machines, bâtiments et équipements pour l’Agriculture et les Espaces verts.

« Au cours de cette édition, nous souhaitons préparer le futur de l’agriculture et de l’élevage en Belgique dans un objectif clair : rendre ces domaines économiquement durables et viables », souligne Johan Colpaert, président de ladite Fédération. « Nous devons également nous assurer que les consommateurs soient respectueux de ceux qui les nourrissent. Sans cela, nous ne pouvons atteindre nos ambitions », ajoute-t-il.

La jeunesse est mise à l’honneur sur l’îlot Workshop Live, théâtre  de démonstrations de réparations, montages et démontages  de machines agricoles et de jardin.
La jeunesse est mise à l’honneur sur l’îlot Workshop Live, théâtre de démonstrations de réparations, montages et démontages de machines agricoles et de jardin. - J.V.

« La passion et l’innovation sont exceptionnellement présentes dans le secteur alors que la période d’amortissement des investissements est bien plus longue que pour d’autres professions », poursuit Stefaan Forret, président du salon. « Agribex se doit donc d’être un salon professionnel tout en gardant une âme d’expérimentateur. »

« Être optimiste mais réaliste »

Avant la remise des récompenses aux lauréats de la sélection des nouveautés 2017, le ministre Ducarme a été invité à s’exprimer. « Nous devons être réalistes, le monde agricole belge ne se porte pas bien. Tant le revenu que le nombre d’exploitations ne cessent de diminuer », dit-il. Avant de nuancer : « Soyons toutefois optimistes. Le bio redonne un élan à diverses filières en crise et la population active dans le secteur se maintient ».

Le ministre fédéral insiste sur la nécessité d’exporter nos productions. « Nous ne devons pas subir le libre-échange mais bien réclamer notre part du gâteau. Si nous ne le faisons pas, d’autres prendront notre place, en dépit de la qualité de nos denrées agricoles. » Il se veut également rassurant et rappelle que tout produit étranger entrant sur le territoire national doit respecter les normes imposées aux producteurs belges, sans exception.

Notre modèle agricole actuel doit également être conservé. Pour y parvenir, il plaide pour une politique agricole commune soutenant les jeunes et leur installation. « Mais elle doit aussi chasser les crises qui affectent le secteur ! »

Bon nombre d’agriculteurs constatent quant à eux que les consommateurs souhaitent une moindre utilisation des produits phytosanitaires. « Nous devons y être attentifs mais le consommateur doit comprendre que supprimer l’ensemble des produits disponibles du jour au lendemain est impossible s’il veut continuer à remplir son assiette », estime pour sa part Denis Ducarme.

Fréquentation en légère baisse

À l’issue de cette journée professionnelle, la fréquentation du salon était en baisse par rapport aux deux dernières éditions. « Nous avons accueilli environ 6.800 visiteurs contre 7.500 en 2015 et 7.200 en 2013 », livre Alain Vander cruys, coordinateur du salon. La fermeture des palais 1 et 3 durant la journée pro pourrait en partie expliquer cette légère baisse, tout comme la diminution continue du nombre d’agriculteurs. « Dans un tel contexte, il est évident que la fréquentation du salon ne peut croître », ajoute-t-il.

Atteindre un record de fréquentation n’est en outre pas le but que poursuit Fedagrim. « Nous souhaitons que tant les exposants que les visiteurs aient des contacts de qualité tout au long du salon ». Ce qui semble être le cas au vu des échos recueillis lors de ce premier jour (lire ci-dessous) !

J.V.

Du côté des exposants, des contacts de qualité!

Les exposants que nous avons rencontrés sont unanimes : la journée professionnelle de ce 5 décembre a été riche en contacts. La bonne ambiance était elle aussi de la partie malgré une fréquentation légèrement inférieure aux éditions 2013 et 2015.

« La journée professionnelle portait parfaitement son nom. Les visiteurs montraient énormément d’intérêt pour le matériel exposé et les questions étaient au rendez-vous », dit Paul Menz (Grimme Belgique). Au terme d’une journée bien remplie, il souligne également la qualité des discussions qu’il a eues avec de potentiels clients et rappelle combien cette journée est importante pour les accueillir comme il se doit et leur fournir des renseignements complets et détaillés.

Bien que s’attendant à une meilleure fréquentation, Dominique Emond (Pöttinger Belgique) abonde dans le même sens : « Pour une journée professionnelle, j’espérais un visitorat moins disparate. Cependant, il est indéniable que les discussions étaient d’une grande qualité et que certains entrepreneurs manifestent des intentions d’achat pour la saison hivernale ». Il constate également que le public était principalement composé d’entrepreneurs et de concessionnaires – belges et étrangers – mais que peu d’agriculteurs avaient fait le déplacement ce 5 décembre. Et d’ajouter : « Dorénavant, les foires permettent de prendre des contacts, découvrir le matériel et éventuellement demander un essai. Les ventes se finalisent quant à elle plus tard ». La raison ? Le contexte économique de l’exploitation et le paiement de subventions joueraient un rôle plus important dans la décision d’acheter que la foire en elle-même.

De son côté, François Dumonceau (Lemken Belgique) insiste sur l’intérêt croissant que montrent les agriculteurs et les entrepreneurs pour les nouvelles technologies, tout matériel confondu. « Les contacts et les discussions gagnent également en professionnalisme mais il est trop tôt pour se prononcer sur d’éventuels résultats de ventes », ajoute-t-il. Il constate également un contexte économique différent en Flandre et en Wallonie ; les agriculteurs du nord se montrant plus enclins à investir.

Filip Andries (Manitou Benelux) confirme la tendance observée par ses confrères : « Nous avons eu le temps de discuter, et même de négocier, en toute sérénité. La volonté d’investir est présente et cela se confirmera, d’ici la fin de l’année, par des ventes ». Il insiste également sur l’importance d’intégrer une journée professionnelle au salon : « Avoir moins de monde permet de présenter en détail notre gamme à un public venu en vue de concrétiser l’investissement dans un futur assez proche. C’est important pour nous mais aussi pour les visiteurs ayant fait le déplacement. »

J.V.

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