Accueil Editos

Et si on inversait les raisons…

Temps de lecture : 2 min

Un sondage réalisé en France, l’an dernier, dont les résultats viennent d’être tout fraîchement divulgués, confirme la méconnaissance du secteur de l’élevage par une majorité des citoyens. Il n’y a pas là en soi rien de très surprenant. On sait combien, chez nous, l’écart peut être grand entre la réalité du terrain et la vision – tronquée – que s’en fait une partie de nos compatriotes, dont le seul rapport aux vertes prairies ne dépasse souvent plus guère que le cadre très étroit et déformé d’épisodes bucoliques diffusés sur le petit écran. Là où cette enquête, réalisée autour d’un projet sur l’acceptabilité des élevages dans la société en France, prend un tour plus intéressant, et disons-le réconfortant, c’est dans l’intérêt que répondent éprouver les personnes interrogées à l’égard de la production animale et aux femmes et aux hommes qui œuvrent à celle-ci. Deux tiers des personnes constituant le panel consulté se disent concernés par les problématiques de l’élevage. Autrement dit, le sujet intéresse mais demeure nimbé d’inconnues, et d’autant d’idées reçues. Et la consommation de viande, me direz-vous ? Là, à nouveau, divine surprise, 60 % des personnes consultées n’envisagent pas de réduire leur consommation ; n’exultons pas cependant puisque 18 % penchent pour l’inverse et 14 % des enquêtés ne cachent pas envisager de renoncer à leurs penchants carnivores (26 % chez les moins de 25 ans !). Sur ce plan aussi, la méconnaissance domine : en Belgique, la consommation de viande de bœuf ne dépasse plus aujourd’hui 10 kg par an et par habitant ! Tout ça pour ça ! Et si on se penchait sur la lente et inexorable disparition des éleveurs. Un métier stressant, anxiogène, injustement décrié, engageant des capitaux considérables pour une rentabilité ténue et imprévisible. Autant d’éléments qui pèsent aussi sur la santé des éleveurs, déjà fragilisés par un accomplissement de soi défaillant et surtout l’absence d’estime de la société en général. Oui, si on inversait les raisons de s’inquiéter !

A lire aussi en Editos

Voir plus d'articles