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Un accord interprofessionnel pour davantage de transparence lors de l’abattage et du pesage des bovins

Depuis plusieurs années, les organisations agricoles et les abattoirs débattent de la nécessité d’une plus grande transparence lors de l’abattage et du pesage en abattoir. Ces derniers mois, la concertation bilatérale entre l’Agrofront (Fwa, ABS et Boerenbond) et la Fédération belge de la viande (Febev) s’est intensifiée pour finalement parvenir à un consensus. Un accord a donc été officiellement signé par les présidents des organisations le 11 janvier dernier.

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Le secteur de la viande bovine se caractérise depuis des années par une volatilité importante et croissante des prix des matières premières pour l’alimentation animale. De telles variations hypothèquent la stabilité et la rentabilité des exploitations bovines et mettent en danger la viabilité de toute la filière bovine. Par ailleurs, la tendance du prix payé pour les bovins est baissière ; la rentabilité de la filière bovine peut être de moins en moins garantie.

Face à ce constat, les parties signataires du présent accord ont décidé de s’engager collectivement à assurer davantage de fluidité et de transparence dans les mécanismes de formation et de modification des prix et des opérations tout au long de la filière bovine.

Un premier accord en 2013

En janvier 2013, elles avaient déjà signé un accord interprofessionnel portant sur la prise en compte des variations excessives des prix de l’alimentation animale dans les négociations commerciales. Un engagement qui porte sur l’ouverture de négociations commerciales sur les conditions de vente des produits issus des bovins lorsque l’indice des prix d’achats des aliments, fluctue exagérément : si la fluctuation dépasse 10 % à la hausse ou à la baisse par rapport à l’indice de la marge brute de référence, les négociations sont enclenchées. Notons que l’indice est calculé et publié sur une base mensuelle par le SPF économie.

Vers une plus grande transparence

Quant au présent accord interprofessionnel, il s’inscrit dans une approche plus large, dont l’objectif est de mobiliser l’ensemble des opérateurs de la filière afin de sauvegarder et renforcer la rentabilité de chaque maillon. Ceci implique de mettre en place une concertation de la chaîne afin de conclure les accords interprofessionnels portants sur les conditions de commerce et de production entre les différents maillons de la chaîne, notamment en ce qui concerne les informations sur le marché, l’optimisation du potentiel du secteur, le règlement de l’abattage, la propreté des bovins d’abattage, les conditions de réception et de production, la logistique, les délais de paiement, la normalisation des factures, le règlement des litiges…

Concrètement…

Le pesage et le classement précis des bovins sont donc nécessaires afin de déterminer une valeur de vente correcte des bovins d’abattage. L’accord devrait ainsi permettre d’obtenir des garanties supplémentaires aux éleveurs, ce qui est essentiel. Dans cet accord, il est convenu avec les abattoirs que le classement des carcasses et leur pesage correct bénéficient d’un meilleur suivi, plus structuré, grâce à leur système de contrôle automatique.

L’engagement est également pris d’installer un système d’enregistrement protégé (« black box ») dans les abattoirs wallons (par analogie avec la Flandre) et d’élaborer un cadre légal à cet effet. Le paiement des carcasses doit se faire sur la base d’un classement Seurop correct !

D’ici 3 ans, un plan d’approche devrait être établi pour que le classement automatique se fasse le plus possible par des systèmes de caméras. La forme de présentation détermine comment la carcasse est pesée et ce qui peut en être retiré. En général, la forme de présentation standard est la forme de présentation 0. En cas de déviations à cette dernière, le poids de la carcasse doit se calculer en fonction des facteurs de conversion applicables. Pour le paiement des bovins d’abattage, un modèle de facture standard a été réalisé. Les abattoirs s’engagent à payer les éleveurs dans un délai maximum de 14 jours civils.

Renforcement de la concertation interprofessionnelle

Pour l’application de l’accord, le secteur mise sur un renforcement de la concertation interprofessionnelle au sein de l’association interprofessionnelle pour la viande belge. Un règlement d’application sera établi prévoyant des sanctions par phases pour limiter les constatations dans les abattoirs. Ces initiatives sont complémentaires aux contrôles des autorités compétentes. En outre, un point de contact et une commission des litiges sont créés pour permettre aux éleveurs de signaler des irrégularités en matière de pesage, classement…

Toutes les parties ont reconnu que l’accord constitue une première étape vers une plus grande transparence. Les organisations signataires se sont également engagées à maintenir une concertation constructive afin de pouvoir continuer à développer des initiatives dont tout le secteur, du producteur au consommateur, pourra bénéficier.

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