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Des tartines dans la terre pour faire pousser le blé!

Voici quelques jours, j’ai reçu une lettre remplie de jolis cadeaux. De charmantes personnes qui m’estiment beaucoup (sans me connaître) sont persuadées « que je vais participer au sauvetage de la planète par un don de 40 euros ou plus. »

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J’ai moi-même beaucoup d’estime pour ce genre d’association, et la demande du jour concerne spécialement le sauvetage des abeilles « dont la disparition serait un véritable drame pour la planète et l’humanité. »

Personnellement, si j’avais quelque influence en politique, je proposerais une petite récompense de la région wallonne (je n’aime pas le terme « prime ») pour les apiculteurs, de même que pour les agriculteurs qui supportent encore que des hirondelles fassent leurs déjections à partir de nids bien abrités dans des étables aux portes ouvertes pour leurs allées et venues, ce qu’on voyait partout de mon temps.Alors, me direz-vous, pourquoi n’ai-je pas versé d’argent à cette très sérieuse association, d’autant plus que, des 40 euros, je pourrais déduire 45 % au moyen d’une attestation fiscale ? Ayant vécu longtemps en Afrique, je privilégie le soutien à la lutte contre la lèpre, les enfants victimes de guerre et de famine, etc.

Cependant, la principale raison, la voici : cet exemple parmi les projets soutenus : « La Ferme Maximilien ». « Cette ferme pédagogique, située à Bruxelles, produit de l’engrais biologique à partir de pains invendus. Accueillant des millions de personnes chaque année, la Ferme Maximilien sensibilise le grand public au tri des déchets et à la gestion des surplus alimentaires. »

Personnellement, j’aurais préféré en matière de pédagogie, la distribution de « pains du lendemain » à des êtres humains faisant du camping dans un lieu pas très éloigné…

Ces gens pourraient encore le trouver très bon à manger, trempé dans une bonne soupe comme en faisait autrefois. De mon temps au village, on cuisait le pain une fois par semaine. On mangeait donc du pain rassis six jours sur sept, et on ne s’en plaignait pas.

Chez moi (au village), le boulanger passe une fois par semaine et je suis toujours en bonne santé. J’ai un congélateur, bien entendu.

D’autres solutions ? Un poulailler pédagogique, un clapier (pour des lapins) pédagogique, etc.

Il est vrai que pour moi, composter du pain d’un jour dépasse l’entendement. Certaines personnes, plus jeunes que moi sûrement, ne me comprendront sans doute pas, de même que tous ceux qui ne se posent aucune question sur notre société de gaspillage et d’hyperconsommation…

Peut-être suis-je un vieillard ringard, et pire, voulant le rester…

Tant qu’on y est, pourquoi ne pas inventer une machine agricole qui enterre les tartines avant d’ensemencer un champ de froment ?

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